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Tunisie : à Kasserine, la colère du désespoir

Devant le gouvernorat de Kasserine, jeudi, les habitants viennent remplir des formulaires de demande d'emploi.

Par peur d'une contagion de la contestation, le gouvernement a mis en place, ce vendredi, un couvre-feu national. Le Président doit s'adresser ce soir au pays.

Des dizaines de manifestants poussent les deux cordons de militaires qui protègent l’entrée du gouvernorat de Kasserine, en Tunisie. Leur impatience est vaine : les hommes en uniforme n’ont que des formulaires à leur distribuer. Derrière les militaires, un civil, assis à une table, est chargé de recueillir tous les dossiers. Ces derniers doivent favoriser l’accès à un emploi, graal des centaines de Kasserinois qui occupent le gouvernorat depuis la mort de Ridha Yahyaoui le 16 janvier.

«Ces papiers, ce n’est rien, s’énerve Tlili Chams Eddine, 30 ans et détenteur d’une maîtrise en informatique. Ils nous demandent juste de noter notre nom et notre niveau d’étude mais il n’y a ni en-tête ni tampon. C’est pour nous calmer, mais ils n’y arriveront pas.» C’est même le contraire qui s’est produit ces dernières heures. Jeudi, le gouvernement avait annoncé la création de 5 000 emplois, provoquant un afflux encore plus important devant le gouvernorat, avant que l’annonce ne soit finalement démentie dans la foulée.

«Nous ne sommes pas débiles, nous savons qu’il n’y a pas 5 000 emplois ici, mais je ne sortirai pas d’ici sans une promesse d’emploi, poursuit Tlili Chams Eddine. Depuis 2011, rien n’a changé à Kasserine si ce n’est qu’il y a plus de policiers.» Ce désenchantement, tout le monde le partage dans la cour du gouvernorat, mais certains ne peuvent s’empêcher de remplir le formulaire «au cas où». Pour maintenir encore un peu plus la pression, plusieurs dizaines de manifestants dorment sur des couvertures dans des salles qu’ils ont réquisitionnées dans le bâtiment.

«La manifestation est la seule solution»

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