En Tunisie, «la seule façon d’améliorer le sort des ouvrières, c’est d’informer»

Amani Allagui à Tunis le 26 mars 2015.

Chaque jour, un militant présent à Tunis raconte son combat. Aujourd'hui : Amani Allagui, coordinatrice du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (6/7).

A l’occasion du Forum social mondial de Tunis, du 24 au 28 mars, où 70 000 participants de plus de 130 pays doivent se réunir pour proposer des alternatives à un monde dans l’impasse, Libération.fr se propose de prolonger le regard de militants. Chaque jour, et jusqu’à dimanche, retrouvez un témoignage, un combat, un espoir.

Aujourd’hui Amani Allagui, 27 ans,Tunisienne coordinatrice du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

«Le textile est majoritaire dans la région de Monastir (Tunisie), c’est la capitale par excellence de cette industrie. Tout le monde y a des proches impliqués. Des femmes, jeunes, exploitées, parfois illettrées, qui viennent des régions du sud, plus pauvres. Le secteur est crucial pour la Tunisie : il pèse le tiers des entreprises industrielles. Il employait encore récemment 18 5000 ouvriers. Mais ils étaient 250 000 avant 2005. La détérioration ne date pas que de la révolution de 2011 : elle remonte au démantèlement de l’accord multifibres, il y a dix ans. Pas moins 87 usines de l’industrie du textile de la région de Monastir ont dû fermer leurs portes entre 2007 et 2012, laissant 4 500 personnes au chômage. Dans ce secteur, 8 femmes sur 10 se retrouvent ainsi sans emploi. Du coup, les patrons se sentent plus que jamais les mains libres et multiplient les violations des droits du travail. Pour mieux comprendre, et étayer nos accusations, on a donc mené, avec le FTDES, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, une enquête autour de 28 firmes, et recueilli 260 témoignages. Une première.»

«Ce qui frappe, c’est que les usines dont l’ancienneté est de moins de 5 ans, sont majoritaires. Pour une simple raison : elles sont dispensées de taxes. Ce qui étonne aussi, c’est qu’à 42% elles sont détenues par des capitaux français. Et qu’elles (...)

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