Tunisie: l’avocate Sonia Dahmani reste en prison
Bien que réduite de deux ans à un an et six mois de prison, la peine prononcée en première instance contre l'avocate tunisienne Sonia Dahmani a été confirmée en appel, ce vendredi 24 janvier, dans l'une des cinq affaires pour lesquelles elle est poursuivie. Elle avait alors critiqué le racisme anti-noir qui perdure en Tunisie selon elle.
Ses proches et ses avocats espéraient un miracle, mais il n'y en a pas eu. Ils ont même reçu une douche froide quand ils ont appris la nouvelle à la radio. Ce vendredi 24 janvier, la cour d'appel de Tunis a effectivement confirmé la peine de prison à laquelle l'avocate Sonia Dahmani avait été condamnée en première instance en octobre dernier, la réduisant simplement de deux ans à un an et six mois d'incarcération.
Une décision qui provoque la consternation chez les opposants au régime de Kaïs Saïed et chez les défenseurs des droits de l'Homme dans le pays. Hatem Nafti, essayiste et opposant, y voit aussi un message envoyé à toutes les voix qui osent encore critiquer le pouvoir : « Il y a clairement un avant et un après l'arrestation de Sonia Dahmani. Aujourd'hui, dans les médias audiovisuels, très peu de journalistes continuent de porter une parole critique. Ces arrestations, ces condamnations, ce sont autant de messages adressés aux journalistes pour leur dire : "Si vous critiquez le régime, si vous n'êtes pas dans ses petits papiers, voilà ce que vous risquez" », affirme-t-il.