La Tunisie dans l’œil du cyclone

Après les déclarations du président Saïed, des pays tels que le Mali, la Guinée, la Côte d'Ivoire ont affrété des avions pour rapatrier leurs ressortissants.  - Credit:YASSINE GAIDI / Anadolu Agency via AFP
Après les déclarations du président Saïed, des pays tels que le Mali, la Guinée, la Côte d'Ivoire ont affrété des avions pour rapatrier leurs ressortissants. - Credit:YASSINE GAIDI / Anadolu Agency via AFP

Les propos officiels tenus par le président Saïed à l'issue d'un Conseil de sécurité nationale continuent d'alimenter la polémique au niveau mondial. L'homme fort du pays – il détient tous les pouvoirs, le judiciaire compris, depuis le coup d'État qu'il a mené le 25 juillet 2021 – avait dénoncé « les hordes de migrants clandestins » dont la présence serait, selon lui, source de « violence, de crimes et d'actes inacceptables ». Plusieurs de ses ambassadeurs, dont celui en poste en RDC, ont évoqué « des Subsahariens qui se promènent dans Sfax avec des machettes à la main ». Un fantasme véhiculé par plusieurs pages Facebook de sécuritaires et qui fait le miel des partisans du président. Dès le lendemain, des Subsahariens subissaient des agressions dans la rue, se voyaient expulser de leurs logements, de leurs emplois sous l'œil complice de la police. La Guinée, le Mali ou la Côte d'Ivoire ont commencé à rapatrier leurs ressortissants ayant déposé un dossier de retour volontaire. Sur les sept mille Ivoiriens présents en Tunisie, mille six cents ont demandé à rentrer à Abidjan. Des vols spéciaux d'Air Côte d'Ivoire sont prévus.

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Tunis sur le banc des accusés

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