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En Tunisie, Essebsi peine à se poser en sauveur de la nation

Le président tunisien, Béji Caid Essebsi, à Tunis le 28 juin, deux jours après l'attentat de Sousse.

L’annonce par le président tunisien de la mise en place de l’état d’urgence, samedi, n’a pas suffi à rassurer un pays encore sous le choc des attentats du Bardo et de Sousse.

La coïncidence est fâcheuse. Le discours enregistré du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, annonçant la mise en place de l’état d’urgence pour trente jours dans tout le pays a été diffusé samedi avec trente minutes de retard sur les chaînes nationales. Trente minutes, c’est également le temps qu’il a fallu aux forces de l’ordre pour arriver, le 26 juin, à l’hôtel Impérial Marhaba à Sousse et neutraliser celui qui venait de tuer 38 touristes. Un même retard que n’ont pas manqué de moquer les Tunisiens sur les réseaux sociaux et qui a amoindri la portée du message.

Debout derrière son pupitre et vêtu d’un costume sombre, le chef de l’Etat a voulu endosser une posture bourguibienne de sauveur de la nation. Pour un résultat mitigé. Point d’orgue de son allocution, son «Si les événements de Sousse se répètent, l’Etat va s’effondrer» n’a pas forcément eu l’effet d’union nationale escompté. «Même si la décision est bonne, le discours n’a pas été rassurant sur la forme, regrette Moalla Ghazi, un expert sur les relations entre la Tunisie et la Libye, où se sont entraînés les tueurs du musée du Bardo et de Sousse. Il n’a pas été assez direct et ferme dans le ton pour convaincre.» Béji Caïd Essebsi aurait longtemps hésité à proclamer cet état d’urgence. Des proches l’auraient incité à le faire dès le lendemain de l’attentat du Bardo en mars qui avait fait 22 victimes. Le 30 juin, au micro d’Europe 1, il ne semblait toujours pas enclin à montrer les muscles et laissait poindre, au contraire, son impuissance : «Jamais nous n’aurions pensé que ça devait se faire sur des plages alors qu’il y avait des touristes. Le système de protection devait commencer le 1er juillet.»

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