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Tunisie : «Un attentat comme celui-là vise à casser les reins de l'Etat tunisien»

Des forces de l'ordre tunisiennes sur le lieu de l'attentat, mercredi à Tunis.

Le chercheur Moncef Kartas revient sur l'attentat commis mardi à Tunis et revendiqué par l'Etat islamique.

Moncef Kartas est chercheur au Centre des hautes études internationales de Genève. Il est spécialiste de la Tunisie et de la Libye. Il revient sur l’attentat qui a frappé mardi un bus des forces de sécurité à Tunis, faisant 13 morts.

Que dit cet attentat de mardi contre les forces de sécurité et à ce jour revendiqué par l’Etat islamique ?

J’y vois une ressemblance frappante avec l’Algérie. Au temps de la guerre civile en Algérie, les bras armés du FIS, des groupes tels que l’Armée islamique du salut (AIS) et Mouvement islamique armé (MIA), attaquaient les symboles de l’Etat. Alors que le GIA attaquait, lui, les civils. Et c’est là que les massacres ont commencé avec toute l’horreur perpétrée sous silence durant ces années 1990-2000. On sait qu’il y a dans ces groupes «takfiristes-jihadistes» aussi une école de pensée qui est opposée à l’idée d’attaquer les civils, mais quand il «faut» toucher des civils, il «faut» des civils qui ne sont pas musulmans. Reste que pour ces groupes takfiristes, la cible principale demeure les symboles de l’Etat et notamment les forces de sécurité. L’EI joue à ce propos aussi un double jeu : manipuler une partie de la population pour gagner son soutien, souvent par des arrangements liés à de possibles affaires commerciales, de business par exemple, et semer la terreur comme mardi dernier.

Cette attaque vous a-t-elle surpris ?

C’est l’audace qui est effectivement vraiment surprenante. Attaquer la garde présidentielle, à 17h30, en plein centre de Tunis, juste à côté du ministère de l’Intérieur, au milieu du trafic, à côté de l’avenue Bourguiba avec ses restaurants, ses cinémas, ses boutiques, marque un tournant et c’est un message limpide : on frappe où on veut. Jusqu’à maintenant, les attaques observées contre les forces sécuritaires concernaient les frontières, le Mont Chaâmbi, voire l’intérieur du pays. Le message dit (...)

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