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A Tunis, Sarkozy, entre compassion et politique

En Tunisie, lundi, Nicolas Sarkozy s’est découvert un mantra : «Ça a du sens.» Le président du parti Les Républicains (LR) l’a répété au moins dix fois lors de son discours d’une quinzaine de minutes devant la stèle en l’honneur des 22 victimes de l’attentat du 18 mars au musée du Bardo. Ce qui avait du «sens» ? Pour Sarkozy, c’était de passer progressivement de l’homme politique venu pour montrer sa compassion au candidat à la présidentielle défendant son bilan. Dans ce registre, son plaidoyer en faveur de l’intervention libyenne a tranché avec le ton initial qui se voulait avant tout sur la réserve. Dans la foulée, il a de nouveau défendu son bébé : l’Union pour la Méditerranée. Seule capable d’aider la Tunisie, coincée entre une Algérie dont Sarkozy se demande quel sera le futur et une «malheureuse» Libye qui a été «laissée tomber» par la communauté internationale. Le Sarkozy président LR a passé une bonne partie de son discours à dresser un bilan plus que globalement positif de la politique méditerranéenne de Sarkozy président de la République. Ensuite, il a endossé le costume de candidat à la primaire et a proposé la création d’un sommet des amis de la Tunisie. Emporté par son élan, il s’est permis un parallèle audacieux mais qui, donc, «a du sens» : selon lui, 20 % de ce qui a été donné à la Grèce aurait été «suffisant» pour aider la Tunisie, taclant au passage la politique européenne de Hollande. Au café Gazelle, en face du musée, on résume le «sens» de la visite de Nicolas Sarkozy de façon très claire : «Sarkozy veut revenir au pouvoir en France. Comme il a détruit la Libye, il vient en Tunisie pour atténuer son erreur. […] Mais s’il peut ouvrir une parenthèse positive pour lutter contre le terrorisme, c’est bien.»

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