Trumpcare : “14 millions d’Américains perdraient leur couverture santé d’ici un an”

Les dépenses de santé aux Etats-Unis sont estimées à 20 % du PIB pour 2017, un record mondial qui se chiffre à 3,5 trillions de dollars. Moins de la moitié de ces dépenses sont financées par le gouvernement américain. (A titre de comparaison, selon l’OCDE, au sein de l’Union européenne, les pays membres prennent en charge environ 72 % des dépenses de santé.) A ce jour, 28 millions d’Américains sur 324 n’ont encore aucune couverture santé. Et pourtant, cela a progressé. Depuis mars 2010 et la signature de l’ACA, la loi sur la protection des patients et des soins abordables, appelée aussi Obamacare, 20 millions d’Américains ont pu s’assurer. L’Obamacare a rendu obligatoire pour toute compagnie d’assurance santé de proposer au minimum 10 garanties essentielles : la prise ne charge des urgences, de l’hospitalisation, de l’accouchement et la prise en charge du nouveau-né, la santé mentale, les prescriptions médicales, les services de rééducation, les analyses en laboratoire, la prévention et la prise en charge des maladies chroniques, les services pédiatriques (soins ophtalmologiques et auditifs compris). (Et pour l’ensemble de ces garanties, aucun plafond de remboursement ne peut être fixé.) Elle permet aux jeunes de rester sur la police d’assurance de leurs parents, elle oblige aussi tous les chefs d’entreprise qui emploient plus de 50 salariés à souscrire une assurance pour leurs salariés, elle a élargi la couverture des plus âgées par Medicaid et aidé financièrement les revenus les plus modestes à financer leur couverture santé. Mais Trump a promis d’abroger l’Obamacare. Dès le 20 janvier dernier, juste après sa cérémonie d’investiture, c’est le premier ordre exécutif qu’il a signé. Son nouveau projet de loi est sensé remplacer l’Obamacare. Avec l’entrée en vigueur d’un Trumpcare, le Congressional Budget Office (CBO), agence fédérale qui fait partie de la branche législative des Etats-Unis, a cependant estimé que *14 millions de personnes perdraient leur couverture santé d’ici l’an prochain et 24 millions d’ici 2026*. Ce qui embête les Républicains les plus conservateurs, c’est le coût de l’Obamacare sur les finances publiques, les contraintes exercées sur les assureurs privés, l‘élargissement de Medicaid pour les plus pauvres, et l’obligation sous peine de pénalités financières de s’assurer. Depuis le 1er janvier 2014, tous les Américains qui paient des impôts doivent en effet disposer d’une assurance-maladie. Tout résident ou citoyen non-assuré s’expose à des amendes (695 USD par adulte et 347,50 USD par enfant), sauf s’il est Amérindien, Amish, clandestin ou encore prisonnier… Pour Donald Trump, le problème des dépenses de santé aux Etats-Unis vient aussi de l’armée de lobbyistes des géants pharmaceutiques, “un cartel du médicament” qui maintient des prix élevés, et qu’il accuse donc de coûter très cher au gouvernement fédéral. POTUS menace : s'il n'obtient pas le vote ce soir, il laisse tomber la réforme de santé et passe à la réforme fiscale. #Trumpcare pic.twitter.com/aO6VLleLVO— jean-eric branaa (BranaaJean) 24 mars 2017