Trump reconnaît la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan

L'heure est venue pour les Etats-Unis de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, a estimé jeudi le président Donald Trump. /Photo prise le 20 mars 2019/REUTERS/Carlos Barria

WASHINGTON (Reuters) - L'heure est venue pour les Etats-Unis de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, a estimé jeudi le président Donald Trump.

L'Etat hébreu, qui s'en est emparé en 1967, lors de la guerre des Six Jours, l'a annexé en 1981, ce que le Conseil de sécurité de l'Onu a jugé nul et non avenu..

"Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître totalement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, qui est d'une importance stratégique essentielle pour la sécurité de l'Etat d'Israël et la stabilité de la région", écrit le président américain sur Twitter.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui réclamait ce geste depuis longtemps, a salué une "décision courageuse".

"Alors que l'Iran cherche à se servir de la Syrie pour détruire Israël, le président Trump reconnaît courageusement la souveraineté israélienne sur le Plateau du Golan. Merci Président Trump", écrit-il sur Twitter.

"Vous avez fait l'histoire", s'est ensuite félicité le chef du gouvernement, lors d'un entretien téléphonique avec le président des Etats-Unis. Benjamin Netanyahu, qui briguera un nouveau mandat le 9 avril, avait l'intention de demander la reconnaissance de l'annexion du Golan lors de sa visite à Washington, lundi et mardi.

"CADEAU POLITIQUE"

On ignore quand la décision de Donald Trump sera officialisée. Ses conseillers ont élaboré un nouveau plan de paix pour le Proche-Orient qui devrait être dévoilé après les élections israéliennes, mais son dernier geste pourrait bouleverser ce calendrier. L'échéance a déjà été reportée plusieurs fois.

Selon un membre de l'administration américaine, le président a évoqué ces derniers jours la question de la reconnaissance du Golan avec son conseiller et gendre Jared Kushner, chargé de l'élaboration de ce nouveau plan de paix, ainsi qu'avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton, l'émissaire américain au Proche-Orient Jason Greenblatt et l'ambassadeur en Israël David Friedman. "Tous ont été favorables à cette idée", a-t-il ajouté.

Richard Haass, président du Conseil des Affaires étrangères et ancien membre du département d'Etat, s'est dit en profond désaccord avec l'initiative, qui est selon lui contraire à la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Votée le 22 novembre 1967 à la suite de la guerre des Six Jours, elle souligne "l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d'œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité".

J Street, groupe de pression juif américain qui milite pour un règlement négocié du conflit israélo-palestinien, parle, lui, d'une provocation inutile et contraire au droit international.

"Il est clair que ce geste cynique de Trump n'a pas pour but de servir les intérêts à long terme des Etats-Unis ou d'Israël, mais de faire un nouveau cadeau politique au Premier ministre Netanyahu dans l'espoir d'accroître ses chances de réélection le mois prochain", a commenté son président Jeremy Ben-Ami.

(Doina Chiacu, Steve Holland et Matt Spetalnick à Washington avec Maayan Lubell à Jérusalem; Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français)