Trump sanctionne Pyongyang, Caracas, dans un nouveau décret sur l'immigration

Le président américain Donald Trump a étendu dimanche à la Corée du Nord, au Venezuela et au Tchad les interdictions d'entrée sur le territoire américain, dans le cadre d'un nouveau décret sur l'immigration. /Photo prise le 24 septembre 2017/REUTERS/Aaron P. Bernstein

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Donald Trump a étendu dimanche à la Corée du Nord, au Venezuela et au Tchad les interdictions d'entrée sur le territoire américain, dans le cadre d'un nouveau décret sur l'immigration. Les ressortissants de l'Iran, de Libye, de Syrie, du Yémen et de Somalie restent concernés par les restrictions, a annoncé en outre l'administration Trump. Le Soudan est pour sa part retiré de la liste. Ces nouvelles restrictions, dont l'entrée en vigueur est fixée au 18 octobre, résultent d'un examen du texte initial qui arrivait dimanche soir à expiration et avait été remis en question par plusieurs tribunaux fédéraux. "Rendre l'Amérique sûre est ma priorité numéro une. Nous n'accepterons pas dans notre pays ceux que nous n'aurons pas pu contrôler de manière sûre", a déclaré Donald Trump sur Twitter après la publication du texte. L'ajout de la Corée du Nord et du Venezuela élargit la liste des pays visés, au départ essentiellement composée de nations à majorité musulmane. Les citoyens irakiens, visés par une première version du décret, en janvier, puis retirés en mars, feront l'objet de contrôles accrus, précise la Maison blanche. "La Corée du Nord ne coopère en aucune façon avec le gouvernement des Etats-Unis et ne satisfait aucune exigence de partage d'information", précise l'administration Trump. Un responsable gouvernemental a toutefois reconnu devant des journalistes que le nombre de Nord-Coréens rejoignant les Etats-Unis était infime. "PLUS STRICT" Donald Trump a été conseillé vendredi par la secrétaire à la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke, ainsi que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, et le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, a précisé un conseiller. Dimanche, le président américain avait estimé devant des journalistes: "Le plus strict sera le mieux." Des responsables précisent toutefois que des restrictions différentes s'appliqueront en fonction du pays, de sa coopération sur les exigences de sécurité américaines, du niveau de la menace et d'autres variables. Les ressortissants iraniens munis d'un visa étudiant ou en échange universitaire seront par exemple autorisés sur le sol américain. L'administration ne prévoit de révoquer aucun visa. Dans le sillage de l'attaque à la bombe survenue dans le métro de Londres le 15 septembre, Trump avait estimé sur Twitter que le nouveau décret "devait être bien plus large, plus dur et plus précis, mais, bêtement, cela ne serait pas politiquement correct". Le décret qui a expiré dimanche bloquait l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays et suspendait celle de la plupart des réfugiés pour quatre mois, afin, expliquait Washington, de laisser le temps aux autorités de réformer le système de contrôles des immigrants. Une annonce distincte sera faite dans les six prochains jours quant aux limitations imposées aux réfugiés, a précisé un responsable de l'administration Trump. La Cour suprême américaine examinera à compter du 10 octobre prochain la constitutionnalité de l'"executive order", accusé de discrimination à l'égard des musulmans. (Jeff Mason et Phil Stewart, Julie Carriat pour le service français)