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Sessions élude les vives critiques de Trump et compte rester

S'il avait su que Jeff Sessions, le ministre de la Justice des Etats-Unis, allait se déclarer incompétent dans l'enquête russe, Donald Trump ne l'aurait pas nommé à ce poste, a confié le président dans une interview au New York Times publiée mercredi /Photo prise le 29 mars 2017/REUTERS/Jonathan Ernst

WASHINGTON (Reuters) - L'Attorney General Jeff Sessions a éludé jeudi les vives critiques que lui a adressées le président Donald Trump, assurant qu'il était très attaché à sa mission et entendait bien la poursuivre. "Nous sommes très attachés à ce travail, nous aimons fortement ce ministère, et je compte bien poursuivre ma mission aussi longtemps que cela paraîtra adapté à la situation", a dit Jeff Session lors d'un point de presse au cours duquel il a annoncé le démantèlement d'un site de vente de drogue sur le "dark web", AlphaBay. Il avait à ses côtés le ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein, et Andrew McCabe, qui assure l'intérim à la tête du FBI, tous deux également visés par le président dans l'interview qu'il a accordée au New York Times. Dans cet entretien, Trump estime que s'il avait su que Jeff Sessions allait se déclarer incompétent dans l'enquête russe, il ne l'aurait pas nommé à ce poste. "Sessions n'aurait jamais dû se récuser, et s'il allait se récuser, il aurait dû me le dire avant d'accepter le poste et j'aurais choisi quelqu'un d'autre", a déclaré le président américain au quotidien. "C'est très injuste - et le mot est faible - pour le président", a-t-il ajouté. ADOPTION L'Attorney General Jeff Sessions a reconnu et regretté de ne pas avoir dévoilé aux sénateurs une rencontre avec l'ambassadeur russe pendant la campagne. Il s'est par conséquent déclaré incompétent en mars dans toutes les investigations en cours ou à venir sur les ingérences russes dans la campagne électorale. Trump précise au New York Times qu'il a principalement échangé des "plaisanteries" avec le président russe Vladimir Poutine lors de leur aparté à un dîner du sommet du G20, révélé mardi. Le sujet de l'adoption a également été abordé, poursuit le président, notant: "C'est intéressant parce que cela faisait partie de la conversation que Don (le fils aîné de Donald Trump) a eue lors de cette réunion". Donald Trump Jr. a reconnu avoir rencontré en juin 2016 une avocate russe présentée comme proche du Kremlin et susceptible de détenir des informations pouvant nuire à la rivale démocrate de son père, Hillary Clinton. Trump Jr. a assuré que leurs échanges avaient porté sur la question de l'adoption d'enfants russes aux Etats-Unis. Le fils aîné de Donald Trump a été convoqué pour une audition au Sénat mercredi prochain, tout comme l'ancien directeur de campagne de son père Paul Manafort, dans le cadre de l'enquête sur les ingérences russes. (Eric Beech, Julie Carriat et Eric Faye pour le service français)