Trump profite déjà de la grâce de Biden accordée à son fils Hunter pour régler ses propres affaires judiciaires

Donald Trump, ici le 6 novembre 2024, invoque déjà la grâce du fils de Joe Biden pour régler ses propre affaires judiciaires
CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP Donald Trump, ici le 6 novembre 2024, invoque déjà la grâce du fils de Joe Biden pour régler ses propre affaires judiciaires

ÉTATS-UNIS - Il ne perd pas de temps. Invoquant la grâce présidentielle qu’a accordée Joe Biden à son fils Hunter, Donald Trump a réclamé officiellement à la justice new-yorkaise, via ses avocats, l’annulation de sa condamnation pénale historique dans l’affaire Stormy Daniels, selon un document judiciaire ce mardi 3 décembre.

Joe Biden gracie son fils Hunter juste avant son départ de la Maison Blanche... après avoir promis le contraire

Le 45e et bientôt 47e président des États-Unis a été jugé en mai pénalement coupable de paiements dissimulés, avant la présidentielle de 2016, à une actrice de films X pour qu’elle taise un rapport sexuel dix ans plus tôt. Donald Trump a toujours nié cette relation. Qualifiant l’affaire de « bidon », le républicain a accusé la justice d’être instrumentalisée par ses adversaires démocrates. Le prononcé de sa peine a été maintes fois repoussé et reste en suspens, sa défense usant de tous les recours.

Dans un document judiciaire de 70 pages rendu public ce mardi, les avocats de Donald Trump, Todd Blanche et Emil Bove, qu’il a par ailleurs nommés futurs numéros deux et trois du prochain ministère de la Justice, exigent que « le tribunal annule immédiatement l’inculpation et le verdict du jury ».

Une décision contestée chez les républicains et les démocrates

Dans leur recours daté de lundi, les conseils ne manquent pas d’invoquer un événement politico-juridique survenu la veille au soir : la volte-face du président Joe Biden, qui a gracié dimanche son fils Hunter, reconnu coupable dans deux affaires distinctes de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale.

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Cette grâce présidentielle pour une période de dix ans, avant même que ne soient prononcées les peines contre Hunter Biden, a provoqué l’indignation des républicains et le malaise chez des démocrates. Les premiers dénoncent un Joe Biden qui se croit au-dessus de la justice et qui par cette annonce fait aveu de culpabilité, tandis que les seconds jugent - visiblement à raison - que Donald Trump va se servir de ce précédent pour remettre encore plus le système judiciaire en cause afin de sauver sa peau et celle de ses proches.

« En décidant hier (dimanche) d’une grâce décennale pour Hunter Biden couvrant n’importe lequel de ses crimes ou délits, qu’ils fassent ou non l’objet de poursuites, le président Biden a affirmé que son fils avait été “pointé du doigt et injustement accusé” et “traité différemment” », argumentent Mes Blanche et Bove en citant le président sortant qui a parlé d'« erreur judiciaire ».

Trump se dit toujours victime d’une « chasse aux sorcières »

Les avocats voient dans ces « propos une condamnation du propre ministère de la Justice du président Biden, celui-là même qui a coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’ingérence électorale contre le président Trump ».

Joe Biden avait toujours affirmé qu’il ne gracierait pas son fils pour respecter l’indépendance de la justice, contrairement au républicain qui n’a de cesse de dénoncer une cabale politique et judiciaire orchestrée par le président démocrate. Sa décision pour protéger son fils, alors que Trump a promis de s’en prendre à ses ennemis une fois élu, a mis à terre toute sa stratégie pour se différencier du milliardaire.

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Condamné une fois au pénal et deux fois au civil par la justice, Donald Trump a vu son horizon judiciaire fédéral se dégager complètement par l’abandon d’au moins deux procédures pénales grâce à sa réélection et l’arrêt historique de la Cour suprême qui a élargi le 1er juillet le champ de l’immunité présidentielle.

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