Trump président : qui est JD Vance, son vice-président qui donne des sueurs froides aux démocrates ?

Le sénateur de l’Ohio JD Vance est devenu en juillet dernier le colistier de Donald Trump pour la course à la Maison-Blanche. Avec la victoire du républicain à l’élection présidentielle, JD Vance s’apprête à devenir vice-président des Etats-Unis.
SCOTT OLSON / Getty Images via AFP Le sénateur de l’Ohio JD Vance est devenu en juillet dernier le colistier de Donald Trump pour la course à la Maison-Blanche. Avec la victoire du républicain à l’élection présidentielle, JD Vance s’apprête à devenir vice-président des Etats-Unis.

ÉTATS-UNIS - Il est de retour à la Maison-Blanche. Le républicain Donald Trump vient d’être élu président ce mercredi 6 novembre, en empochant plus des 270 grands électeurs nécessaires pour gagner. Et il n’est pas seul puisque son colistier JD Vance accédera, lui, à la vice-présidence. L’élu du Midwest également auteur à succès, est connu pour ses positions très conservatrices et provocatrices sur l’immigration et l’avortement.

Quel rôle pour Elon Musk après sa campagne pour Donald Trump ? Voici ce qu’on sait

« Merci au président Donald J. Trump, pour m’avoir donné l’opportunité de servir notre pays à ce niveau. Et au peuple américain, pour sa confiance. Je ne cesserai jamais de me battre pour vous TOUS », a réagi sur X le colistier de Donald Trump ce mercredi, quelques heures après l’annonce de la victoire du candidat républicain à la présidentielle.

James David Vance, 40 ans et enfant du Midwest, avait été choisi par l’ancien président américain pour devenir son vice-président en cas de victoire, le 15 juillet dernier lors de la convention républicaine. « Il est en phase avec l’appel de Trump aux hommes et aux femmes de la classe ouvrière », avait confié Mike DeWine, gouverneur de l’Ohio, ajoutant que son jeune âge était également un atout.

Pourtant, avant de devenir son colistier, JD Vance n’avait pas manqué d’adresser les critiques les plus acerbes à Donald Trump, lors de son premier mandat. « Je ne l’ai jamais aimé ». « Je fais des allers-retours entre penser que Trump est un trou du *** cynique… ou qu’il est le Hitler de l’Amérique », écrivait le jeune sénateur de l’Ohio en 2016, relaye la BBC. Difficile à croire qu’il ait pu devenir en quelques années seulement, un des plus fidèles supporters de Trump.

Une enfance modeste dans le Midwest

L’enfance de JD Vance explique en partie pourquoi il a été choisi par le camp républicain pour cette campagne présidentielle. Né à Middletown, dans l’Ohio, ancienne région industrialisée, il grandit dans une famille très modeste, avec une mère qui se bat contre la toxicomanie, et un père absent. Élevé par ses grands-parents, il avait d’ailleurs évoqué sa grand-mère « Mamaw » lors de son premier discours en tant que colistier, disant se souvenir d’une « vieille femme frêle qui s’assurait que, où qu’elle soit, elle ait à portée de main tout ce dont elle avait besoin pour protéger sa famille », c’est-à-dire… des armes à feu.

Après le lycée, le jeune homme rejoint la Marine et effectue une mission en Irak. Il étudie ensuite à l’Université de l’Ohio, avant de rejoindre la faculté de droit de Yale. JD Vance y rencontre celle qui est aujourd’hui sa femme, Usha, fille d’universitaires indiens installés en Californie. Le futur vice-président travaille ensuite dans le domaine du capital-risque et lève des fonds pour des entreprises de la tech.

Révélé par la sortie de son livre

Mais c’est en 2016 avec la sortie de son autobiographie, Hillbilly Elegy qu’il se fait connaître du grand public. Dans son best-seller, il dresse le portrait d’une Amérique pauvre, celle de sa région natale du Midwest, confrontée à la désindustrialisation et à la toxicomanie, et d’une classe ouvrière blanche en grande difficulté, rapporte Le Parisien. Il y évoque aussi le manque d’ascenseur social dans son pays, fait la critique des aides sociales et de ceux qui profiteraient du système. Fort de son succès, le livre est même adapté au cinéma.

En 2022, le sénateur républicain modéré de l’Ohio, Rob Portman, décide de ne pas se représenter. Pour JD Vance c’est l’occasion d’entrer en politique aidé par son ancien patron, Peter Thiel, un des hommes les plus influents de la Silicon Valley. Ce dernier fait un don de 10 millions de dollars pour sa campagne, rappelle la BBC. JD Vance bénéficie même de l’appui du fameux Donald Trump après plusieurs mois passés à se rapprocher du mouvement « Make America Great Again ». Il remporte l’élection et ne cesse ensuite de montrer sa loyauté envers l’ancien président, le soutenant par exemple lors de son procès dans l’affaire Stormy Daniels, selon CNN.

Des propos sexistes et xénophobes

Pour comprendre quelles sont les positions politiques de JD Vance, il faut de se référer aux polémiques qui ont émaillé la campagne à son sujet. Après sa nomination comme colistier, une interview vidéo de 2021 refait surface sur les réseaux sociaux. Le sénateur de l’Ohio y accusait Kamala Harris de faire partie − au même titre que d’autres membres du Parti démocrate − d’une bande de « femmes à chats sans enfants malheureuses ». Une attaque basée sur un cliché sexiste, dont il se défend disant ne rien avoir « contre les chats ». « C’est vrai que nous sommes devenus ’anti-famille’. C’est vrai que la gauche est devenue anti-enfants », ajoute ce chrétien père de trois enfants.

Une position très conservatrice sur la famille qui influence aussi sa vision du droit à l’avortement. S’il a depuis tenté de modifier la teneur de son discours comme le constate Rolling Stone, JD Vance s’était auparavant montré favorable à une interdiction nationale de l’avortement, notamment pour que les femmes cessent de passer d’un État à un autre en espérer avoir recours à une IVG.

L’autre grand combat de JD Vance, c’est la lutte contre l’immigration, en particulier à la frontière avec le Mexique. « « Les logements sont totalement inabordables parce que nous avons fait venir des millions d’immigrés clandestins qui sont en compétition avec les Américains dans l’accès aux rares logements », avait affirmé le colistier républicain lors du débat contre Tim Waltz début octobre, rapporte CBS.

En visite à la frontière en Arizona fin octobre, il avait aussi déclaré vouloir mettre fin aux programmes d’immigration temporaire. Environ 864 000 immigrants bénéficient d’une résidence légale grâce au « Temporary Protected Status », créé pour les personnes fuyant des crises dans leur pays d’origine. Ce programme accorde une protection juridique à des immigrants de 16 pays, dont la plupart sont originaires du Venezuela, du Salvador et d’Haïti, explique le New York Times.

Mais ce qui a le plus choqué aux États-Unis, c’est la fake news selon laquelle des migrants haïtiens consommeraient des animaux de compagnie dans l’Ohio. Une rumeur xénophobe entretenue entre autres par JD Vance et qui a bouleversé le quotidien des habitants de Springfield, faisant craindre des violences racistes.

Tout comme Donald Trump à la présidence, JD Vance sera investi vice-président lors de la cérémonie d’investiture à Washington, le 20 janvier prochain. Joe Biden et Kamala Harris devront à cette date avoir quitté la Maison Blanche.

À voir aussi sur Le HuffPost :

Donald Trump en tête des résultats à la présidentielle américaine, Emmanuel Macron le félicite pour sa victoire

La victoire de Donald Trump réjouit Israël mais désespère les Gazaouis