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Trump ne nourrit pas de grands espoirs avant Helsinki

A deux jours du sommet américano-russe d'Helsinki, le président américain Donald Trump a prévenu dimanche qu'il ne s'attendait pas à ce que sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine débouche sur de grandes avancées. /Photo prise le 15 juillet 2018/REUTERS/Ints Kalnins

par Jeff Mason et Alistair Smout

TURNBERRY, Ecosse (Reuters) - A la veille du sommet américano-russe d'Helsinki, le président américain Donald Trump a prévenu dimanche qu'il ne s'attendait pas à ce que sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine débouche sur de grandes avancées.

Ce sommet s'organise alors que 12 officiers du renseignement russe viennent d'être mis en accusation aux Etats-Unis pour leur implication supposée dans le piratage des systèmes informatiques démocrates lors de la campagne électorale américaine de 2016.

Il intervient également alors que les tensions entre l'Ouest et la Russie sont les plus fortes depuis l'effondrement en 1991 du bloc soviétique et que les Européens redoutent que les Etats-Unis rompent avec la solidarité occidentale en se rapprochant de la Russie.

Dans un entretien réalisé avec la chaîne d'information CBS à Turnberry, où se situe un parcours de golf qui lui appartient, Donald Trump a dit penser que "rien de mauvais" ne ressortira de son entretien avec Vladimir Poutine tout en disant s'y rendre "avec des attentes assez faibles".

Douze membres des services de renseignement russes ont été inculpés vendredi par un grand jury américain pour avoir piraté les systèmes informatiques d'Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle de 2016, et du Comité national de son parti.

Ces mises en causes sont les plus détaillées depuis qu'a été ouverte l'enquête portant sur l'éventuelle interférence de Moscou dans la présidentielle américaine.

Pour Donald Trump, que la Russie aurait ainsi souhaité avantager, cette enquête n'est rien d'autre qu'une "chasse aux sorcières".

RIEN DE CONCRET

Interrogé sur les mises en accusations d'officiers russes et sur sa volonté de demander à Vladimir Poutine de les extrader vers les Etats-Unis, Donald Trump a dit ne pas y avoir songé mais qu'il pourrait soulever cette question.

"Je n'y avais pas pensé", a répondu Donald Trump. "Mais sans doute je le lui demanderai. Mais encore une fois, les faits se sont déroulés sous la présidence Obama. Ils faisaient ce qu'ils voulaient pendant la présidence Obama."

Lorsqu'il rencontrera Vladimir Poutine, Donald Trump se tiendra face à un interlocuteur doté d'une solide expérience diplomatique issue de 18 années de pouvoir qui contrastent avec ses 18 mois de présidence.

"Je pense que c'est une bonne chose que de se rencontrer", a-t-il dit à Donald Trump. "Rien de mauvais ne peut en sortir et peut-être que quelque chose de bien pourrait en sortir."

Ces propos ont été corroborés par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, qui a déclaré à la chaîne de télévision ABC que les Etats-Unis n'attendaient aucun résultat concret du sommet américano-russe.

"Nous avons demandé, et la Russie l'a accepté, que (la rencontre) ne soit pas vraiment structurée. Nous n'attendons aucune issue concrète", a-t-il déclaré.

Le président américain a déjà dressé la liste des sujets qu'il compte aborder avec son homologue russe: contrôle des armes nucléaires, Ukraine et Syrie.

En attendant cette rencontre, Donald Trump s'exerce à l'une de ses activités favorites: le golf.

A Moscou, Vladimir Poutine s'apprête de son côté à assister à la finale de la Coupe du monde de football qui opposera la France à la Croatie.

(Nicolas Delame pour le service français)