Trump moqué pour ses cartes de collection à son effigie

Une photo d’illustration créée le 15 décembre 2022 montre des écrans d’ordinateur affichant la nouvelle collection de cartes à collectionner numériques de l’ancien président Donald Trump, révélée dans une annonce en ligne sur sa plateforme. - M. Trump, qui cherche à reconquérir la Maison-Blanche en 2024, a annoncé pendant plusieurs jours qu’il allait faire une « annonce majeure ». Mais le dévoilement de la collection de cartes NFT (non-fongible token) - qui vise à profiter de la lucrative saison des achats de Noël - a suscité de nombreuses moqueries.

ÉTATS - UNIS - Encore une Trump. Alors que l’ancien président promettait une annonce « majeure », Donald Trump a finalement dévoilé ce jeudi 15 décembre une série de cartes à collectionner NFT (non-fongible token), qui vise à profiter de la lucrative saison des achats de Noël.

Mercredi, l’imprévisible républicain avait publié ce message énigmatique : « L’Amérique a besoin d’un superhéros. Je ferai demain une annonce majeure. » La presse avait alors commencé à spéculer : allait-il par exemple révéler son choix pour la vice-présidence, afin de donner un peu d’élan à sa campagne pour la présidentielle de 2024, sérieusement enlisée ?

Mais non. Dans un message sur son réseau Truth Social, il a dévoilé une collection de « cartes numériques Donald Trump », sur un modèle bien connu des amateurs de sport, mais en version « NFT », c’est-à-dire sous forme de certificats de propriété numériques.

Des récompenses pour certains détenteurs de ses cartes

Ce seront des « créations artistiques formidables sur ma vie et ma carrière », promet le milliardaire républicain. Il en publie un exemple : une image qui le montre dessiné à la manière d’un superhéros musculeux de bande dessinée, moulé dans une combinaison rouge et campé sur un ring de boxe.

« Seulement 99 dollars chacune ! Une très bonne idée de cadeau de Noël ! Dépêchez-vous ! Je pense qu’elles vont partir très vite », assure encore l’ancien président , qui traverse une passe politique difficile.

Sur un site internet dédié, l’homme d’affaires et ancienne vedette de télévision prévoit des récompenses à certains détenteurs de ses cartes, par exemple un dîner dans sa luxueuse résidence de Floride ou une heure de golf en sa compagnie.

Cette annonce risque de renforcer l’impression que la campagne de Donald Trump n’a vraiment pas décollé comme il le souhaitait. Et, sans surprise, elle fait les délices de ses opposants. Sa nièce Mary Trump, en rupture avec l’ancien président et la famille Trump, a résumé leur sentiment général en tweetant « omfg » (« Oh my fucking God », « Bordel de nom de Dieu ») et « wtaf » (« What the actual fuck », « C’est quoi ce bordel ? »).

Joe Biden parodie son prédécesseur

« Il perd pied », a commenté plus sobrement un éditorialiste politique du Washington Post, Philip Bump, notant par ailleurs que l’ancien président se lance dans les NFT à un moment où ce marché prend l’eau.

Le président Joe Biden, sur son compte Twitter personnel, a parodié son prédécesseur en vantant ses « ANNONCES MAJEURES » à lui, en l’occurrence une série de réussites économiques, diplomatiques et politiques récentes.

Sur Twitter toujours, un certain embarras était palpable sur des comptes franchement orientés à droite. Ainsi Robby Starbuck, un producteur et réalisateur de vidéos musicales, engagé en politique dans le Tennessee, écrit : « J’aime ce gars mais cela repousse beaucoup de gens. »

Alors qu’il avait jusqu’ici une emprise presque totale sur le parti républicain, certains ténors commencent à lui reprocher publiquement d’avoir poussé des candidats trop extrêmes lors des élections de mi-mandat en novembre. La droite n’a pas réussi, lors de ce scrutin qui met en jeu des postes de parlementaires fédéraux mais aussi de gouverneurs, à infliger au parti démocrate et au président Joe Biden la claque qu’elle espérait.

De récents sondages montrent par ailleurs que Donald Trump est pour l’instant distancé, dans le cœur des républicains, par le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Ce quadragénaire allie une personnalité austère avec des positions radicales sur l’immigration et les sujets de société.

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