Investiture de Trump: Bardella salue son "patriotisme", tout en prenant des distances
Chez Donald Trump, investi président des États-Unis ce lundi 20 janvier, Jordan Bardella ne prend pas tout. Il y a d'abord ce que garde le président du Rassemblement national: le discours protectionniste et anti-immigration du prochain locataire de la Maison-Blanche. Soit son "patriotisme", dont Jordan Bardella chante les louanges sur RTL pour mieux mettre en avant le programme politique de son parti d'extrême droite.
"J'aime les dirigeants politiques qui font primer l'intérêt de leur pays", dit-il, espérant que "ce que Donald Trump fait pour l’Amérique soit un sursaut pour l’Europe et que l’on apprenne aussi à protéger nos intérêts." Rien de surprenant. D'ailleurs, Jordan Bardella avait affiché sa préférence lors de la présidentielle américaine, tout en s'engageant à "respecter le vote" des électeurs.
"Je ne dirais pas que c'est un modèle"
Le RN sera représenté lors de la cérémonie d'investiture par Louis Aliot, vice-président du parti, et le député européen Julien Sanchez, précise-t-il sur RTL. Pourquoi pas lui? Parce que Jordan Bardella ne prend pas tout dans cette élection, préférant éviter par avance de devoir défendre les décisions protectionnistes du milliardaire de 78 ans et leur impact sur la France.
En conséquence, "je ne dirais pas que c’est un modèle parce que je sais qu’il va sans doute être d’une brutalité commerciale inouïe à l’égard de la France et de l’Europe", souligne le patron du RN. Autrement dit, cette élection est "une bonne nouvelle pour l'Amérique, mais c'est une mauvaise chose pour la France et pour l'Europe", selon lui.
À l'extrême droite, Éric Zemmour, de même que Sarah Knafo, sont moins sur la réserve. Les deux têtes de proue de Reconquête seront de la partie, après avoir affiché leur proximité ces dernières années avec le dirigeant américain.
"Il va falloir (se) justifier auprès des agriculteurs"
Jordan Bardella fait mine de s'étonner: "C'est étrange d’être chef de parti et de vouloir nécessairement assister à un meeting ou la cérémonie d'investiture d’un président américain (...) Je peux apprécier le patriotisme de Trump et être conscient que dans quelques semaines il va falloir justifier auprès des agriculteurs français, des viticulteurs français, un rehaussement des droits de douane par l'Amérique qui va évidemment pénaliser les productions françaises, l’industrie française."
Une séquence à l'image des réactions post-élection de Donald Trump. Reconquête et Éric Ciotti, désormais alliés au RN, avaient fait preuve d'enthousiasme tandis que ce dernier se montrait plus distant.
Avec le président américain, l'histoire d'amour n'a jamais pris. Ce n'est pas faute de tentative, en atteste la venue de Marine Le Pen à la Trump Tower en 2017 durant la campagne présidentielle française dans l'espoir de rencontrer celui qui venait de devenir président des États-Unis quelques mois plus tôt. Sans succès. L'intéressée avait finalement pris ses distances avec lui fin 2021, après l'assaut du Capitole par ses partisans.