Si Trump a gagné, c’est aussi grâce aux mascus de la Gen Z

La victoire de Trump est multifactorielle. Elle serait liée à la lassitude des électeurs face à l’inflation. À la hausse du vote latino, d’ordinaire majoritairement démocrate. Ou encore au retrait tardif de Joe Biden.

C’est sans doute tout cela à la fois, mais d’après le journaliste Brian Barrett, une chose est sûre : Trump “doit au moins une partie de sa victoire à la manosphère, cet assortiment mal défini d’influenceurs, qui sont souvent jeunes et toujours de sexe masculin”, écrit-il sur le site du magazine américain Wired.

Les premiers chiffres semblent le confirmer : sa victoire est aussi celle des mascus de la Gen Z. On rembobine.

“Il a accepté l’invitation dans le podcast du comédien à la coupe mulet Theo Von. Il a frayé avec des youtubeurs millionnaires comme les frères Paul et les Nelk Boys. Et bien sûr, il est allé chez Joe Rogan, le podcasteur le plus célèbre du monde”, énumère le site d’information américain Vox.

Les Nelk Boys à Encinitas, en Californie, le 16 juin 2021. “Trump a utilisé ces apparitions dans des podcasts pour s’humaniser et se mythifier”, explique “Wired”.. Photo Michelle Groskopf/The New York Times
Les Nelk Boys à Encinitas, en Californie, le 16 juin 2021. “Trump a utilisé ces apparitions dans des podcasts pour s’humaniser et se mythifier”, explique “Wired”.. Photo Michelle Groskopf/The New York Times

“Trump a discuté avec tous ceux-là, pendant des heures parfois, s’adressant ainsi à des millions d’internautes de droite ou apolitiques, pour se présenter plus que jamais comme l’un des leurs, un mâle ‘sigma’, un mec qui en impose, et le parangon d’un modèle de masculinité qui fait de la célébrité une priorité, et une vertu en soi.”

Le site du magazine d’information américain “Wired”

À la tournée des grands-ducs de la manosphère s’ajoute le soutien d’Elon Musk à Donald Trump.

Et le géant de la tech n’a pas fait les choses à moitié. Il a réautorisé l’accès à X à Trump, mais aussi “aux théoriciens du complot comme Alex Jones et aux provocateurs racistes et sexistes comme le champion du nationalisme blanc Nick Fuentes”, regrette le quotidien britannique The Guardian.

D’ailleurs ledit Fuentes a posté, dès mardi soir : “Ton corps, mon choix. Pour toujours.” Une déformation du slogan féministe “Mon corps, mon choix”.

Lors d’un meeting de Donald Trump à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie, le 17 août 2024.. PHOTO DOUG MILLS/THE NEW YORK TIMES
Lors d’un meeting de Donald Trump à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie, le 17 août 2024.. PHOTO DOUG MILLS/THE NEW YORK TIMES

Malgré les algorithmes personnalisés selon chaque utilisateur, beaucoup d’hommes (et, a fortiori, de jeunes hommes) sont dirigés vers les mêmes canaux : les sphères masculinistes.

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