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Trump considère la Chine et la Russie comme des adversaires

Donald Trump considère la Chine et la Russie comme les principaux adversaires des Etats-Unis sur l'échiquier mondial, des concurrents qui, à ses yeux, menacent directement la sécurité et la prospérité de son pays. /Photo prise le 16 décembre 2017/REUTERS/Yuri Gripas

WASHINGTON (Reuters) - L'administration de Donald Trump a dit lundi considérer la Chine et la Russie comme ses principaux adversaires sur l'échiquier mondial, des concurrents qui, à ses yeux, menacent directement la sécurité et la prospérité des Etats-Unis.

Dans un document sur la nouvelle stratégie de Donald Trump en matière de sécurité nationale, la Maison blanche estime notamment que "par le biais de formes modernisées de tactiques subversives, la Russie s'ingère dans les affaires politiques de nombreux pays dans le monde".

Le document n'évoque pas explicitement les ingérences présumées de Moscou dans la campagne électorale américaine de 2016, qui empoisonnent le début de présidence de Donald Trump, mais il dénonce les "cyberoffensives visant à influencer les opinions publiques à travers la planète".

Dans un discours prononcé à la tour Ronald Reagan, à Washington, devant environ 650 personnes, Donald Trump s'est aussi abstenu de citer le changement climatique comme une menace pour la sécurité américaine, comme l'avait fait son prédécesseur Barack Obama.

Confirmant le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat conclu il y a deux ans, il a expliqué que son gouvernement "maintiendrait une approche équilibrée entre les besoins en matière d'énergie, le développement économique et la protection de l'environnement".

Fruit de mois de préparation et de discussions entre le président et ses proches collaborateurs, la stratégie de Donald Trump met l'accent sur "America first" (l'Amérique d'abord), slogan phare de sa campagne présidentielle, dans des domaines comme le commerce ou encore l'immigration.

Le fait de présenter dans ce document la Chine et la Russie comme des "puissances révisionnistes" tranche avec les efforts déployés par le président américain pour entretenir de bonnes relations avec les présidents chinois, Xi Jinping, et russe, Vladimir Poutine.

"NOUS NOUS BATTRONS POUR NOUS-MÊMES"

Dans son discours, le président américain a estimé que les efforts visant à intégrer la Chine comme la Russie dans les institutions internationales "afin d'en faire des acteurs bienfaisants et des partenaires dignes de confiance" ont échoué.

Il faut revoir cette politique, dit le document dévoilé par son administration, car "partir de ce principe s'est révélé, dans la plupart des cas, erroné".

"Si nous cherchons des opportunités de coopération", comme celle qui a permis de déjouer un attentat à Saint-Pétersbourg grâce à des renseignements américains, "nous nous battrons pour nous-mêmes et pour défendre notre pays comme jamais nous ne l'avons fait", a affirmé Donald Trump.

Un télégramme chiffré, envoyé aux ambassades américaines à travers le monde et que Reuters a pu consulter, explique que "la Russie essaie de fragiliser la crédibilité de l'engagement des Etats-Unis auprès de l'Europe. Avec les invasions de la Géorgie et de l'Ukraine, la Russie a démontré sa volonté d'utiliser la force pour remettre en cause la souveraineté des Etats dans la région".

Pour Harry Kazianis, chercheur du groupe de réflexion conservateur Center for the National Interest, "le président Poutine ne va pas très bien prendre le fait d'avoir été étiqueté grosso modo comme un ennemi des Etats-Unis".

Sans surprise, le président américain a cité au nombre des menaces pesant sur la sécurité des Etats-Unis, la Corée du Nord (nous allons faire face au défi, "nous n'avons pas le choix", a-t-il dit), l'Iran ou encore les groupes islamistes radicaux.

Dans le cas de Pyongyang, outre le développement de son programme de missiles balistiques à tête nucléaire, le document mentionne la possibilité que la Corée du Nord cherche à équiper ses missiles d'armes biologiques.

(Steve Holland et Phil Stewart, Gilles Trequesser et Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün)