Trump, brièvement incarcéré à Atlanta pour ses pressions électorales en 2020, libéré sous caution
TRUMP - Matricule P01135809. Donald Trump a été fiché comme n’importe quel justiciable. Il a été placé brièvement en état d’arrestation ce jeudi 24 août dans une prison à Atlanta pour ses pressions électorales en 2020 dans l’Etat américain de Géorgie.
L’ancien président, qui a été mesuré et pesé lors de cette séquence historique ( 1m90, 98kg), a été libéré grâce au paiement d’une caution de 200.000 dollars. Il y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire n’a pas coupé non plus à l’infamant rituel du « mugshot », la prise de la photo d’identité judiciaire, une première pour un ancien président américain.
Former U.S. President Donald Trump poses for his booking photo at the Fulton County Jail in Atlanta, Georgia. Trump was booked on 13 charges related to an alleged plan to overturn the results of the 2020 presidential election in Georgia. 📷️: Fulton County Sheriff's Office pic.twitter.com/F21fqLcq7k
— Getty Images News (@GettyImagesNews) August 25, 2023
« L’ancien président américain Donald Trump pose pour sa photo d’identité judiciaire à la prison du comté de Fulton à Atlanta, en Géorgie. Trump a été inculpé de 13 chefs d’accusation liés à un projet présumé visant à annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en Géorgie. »
Le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté les lieux dans un convoi motorisé placé sous haute sécurité. Sur les réseaux sociaux, il a par la suite dénoncé un « simulacre de justice » et une « ingérence électorale ». « Je n’ai rien fait de mal » en remettant en cause les résultats de la présidentielle américaine de 2020 remportée par Joe Biden, a assuré le milliardaire candidat à la Maison Blanche.
L’ex président a lui-même ensuite publié la photo solennelle, ainsi légendée : « Ne vous rendez jamais ! », illustration de sa volonté de combattre ce qu’il estime être une chasse aux sorcières interminable, orchestrée par l’administration démocrate du président Biden.
« Un triste jour en Amérique »
« Encore un triste jour en Amérique », avait-il déjà dénoncé sur sa plateforme Truth Social peu avant son départ pour la prison du comté de Fulton dans cet Etat de Géorgie, frontalier de la Floride.
Il a été précédé ces derniers jours dans cet établissement surpeuplé et notoirement insalubre, guetté par les médias du monde entier, par plusieurs de ses 18 co-accusés.
Tous ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020, remportée dans cet Etat clé par l’actuel président démocrate Joe Biden.
Nouveau rendez-vous à Atlanta le 5 septembre
Avant cet enregistrement imposé, M. Trump a officiellement changé jeudi le chef de son équipe d’avocats en Géorgie. Aucune explication n’a été fournie au remplacement de Drew Findling par Steven Sadow, un ténor du barreau d’Atlanta, tous deux habitués à défendre des célébrités.
Mais Steven Sadow a par le passé critiqué la loi sur la délinquance en bande organisée utilisée par la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés, et qui prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison.
Les prévenus ont jusqu’à vendredi midi pour se présenter aux autorités. Ils devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s’ils plaident coupable ou non.
Quatre inculpations en six mois
Les déboires judiciaires s’accumulent pour l’ancienne star de la télé-réalité, inculpée au pénal pour la quatrième fois en moins de six mois.
Le septuagénaire est accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels. L’ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires.
Mais, c’est tout le paradoxe, chaque rebondissement lui rapporte aussi des millions de dollars en dons de campagne, versés par des trumpistes convaincus qu’il est victime d’une « chasse aux sorcières » manigancée par l’administration Biden pour l’écarter de la présidentielle.
Bande à part pour la primaire républicaine
Mais le président américain, candidat à sa réélection, se garde bien de commenter les ennuis judiciaires de Donald Trump, soucieux de ne pas alimenter ses accusations d’instrumentalisation de la justice.
Illustration de la drôle de campagne dans laquelle l’ancienne star de la télé-réalité est lancée, ce passage de Trump en Géorgie intervient au lendemain du premier grand rendez-vous de la présidentielle de 2024, le débat des primaires républicaines, organisé dans le Wisconsin.
L’ancien magnat de l’immobilier s’est jugé dispensé d’y participer en raison de son avance spectaculaire sur ses rivaux, dans les sondages, préférant s’exprimer dans une interview fleuve à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de la chaîne conservatrice Fox News, diffusée sur X (ex-Twitter) au même moment.
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