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Trump appelle les républicains à suspendre leurs projets sur l'immigration

Donald Trump a appelé vendredi les élus républicains au Congrès à suspendre leurs initiatives sur une réforme de la loi sur l'immigration jusqu'aux élections de mi-mandat, en novembre prochain. /Photo prise le 20 juin 2018/REUTERS/Leah Millis

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a appelé vendredi les élus républicains du Congrès à suspendre leurs projets de réforme de la législation sur l'immigration jusqu'aux élections de mi-mandat, en novembre prochain.

Le Parti républicain est majoritaire dans les deux chambres, mais ne dispose que de 51 des 100 sièges sénatoriaux, ce qui le contraint souvent à composer avec les démocrates.

"Elisons plus de républicains et nous adopterons la meilleure, la plus complète et la plus équitable des législations mondiales sur l'immigration", dit le président américain sur Twitter.

"Les républicains devraient cesser de perdre leur temps sur l'immigration jusqu'à ce que nous élisions plus de sénateurs et de représentant(e)s en novembre.

"Les démocrates ne font que jouer un jeu, ils n'ont aucune intention de faire quoi que ce soit pour régler ce problème vieux de plusieurs décennies. Nous pourrons faire passer une grande loi après la Vague rouge !", ajoute-t-il, le rouge étant la couleur du Parti républicain.

Une proposition de loi présentée par l'aile la plus conservatrice du Parti républicain, notamment pour mettre un terme à la séparation des familles d'immigrés clandestins, a été rejetée jeudi à la Chambre. Quarante et un républicains ont voté contre. L'examen d'un autre projet de réforme, dit de compromis, a été reporté, probablement jusqu'à la semaine prochaine, mais les derniers tweets présidentiels pourraient changer la donne.

FIN DE PARTIE

"La partie est finie", a ainsi assuré Mark Sanford, un député républicain.

D'autres ne sont pas de cet avis. Certains républicains de la Chambre des représentants ont toujours l'intention de mettre au voix la semaine prochaine les textes sur l'immigration, malgré les exhortations de Donald Trump à différer l'examen du texte.

"Nous allons soumettre les projets à la chambre", a déclaré vendredi Kevin McCarthy, chef du groupe républicain, majoritaire à la Chambre des représentants.

Les deux propositions de loi, appuyées par Trump, prévoient un financement du mur qu'il veut faire construire le long de la frontière avec le Mexique, mais, le texte de compromis laisse aux Dreamers, des migrants entrés clandestinement aux Etats-Unis alors qu'ils étaient mineurs, la possibilité d'obtenir la nationalité américaine, ce qui n'était pas le cas de la proposition la plus conservatrice.

Donald Trump a ordonné jeudi à l'administration américaine de réunir les familles de migrants dont les parents et les enfants ont été séparés à leur arrivée aux Etats-Unis, mais son revirement, sur fond de tollé international, laisse de nombreuses question en suspens.

On ne sait pour le moment ni quand ni comment les quelque 2.300 mineurs qui ont été séparés de leurs parents au cours des dernières semaines vont pouvoir les retrouver. On ne sait pas non plus où seront installées les familles le temps que les parents soient poursuivis au pénal et on ignore également si le gouvernement continuera à poursuivre les immigrés clandestins.

L'armée américaine a été priée de se préparer à accueillir jusqu'à 20.000 enfants, mais aucune décision n'a été prise.

(Doina Chiacu; Henri-Pierre André, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)