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Trump appelle à une "réponse déterminée" à la menace nord-coréenne

Donald Trump, qui recevait vendredi son homologue sud-coréen Moon Jae-in, a appelé à une "réponse déterminée" face à la menace nord-coréenne et a souligné l'importance de l'alliance nouée entre Washington et Séoul. /Photo prise le 30 juin 2017/REUTERS/Carlos Barria

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump, qui recevait vendredi son homologue sud-coréen Moon Jae-in, a appelé à une "réponse déterminée" face à la menace nord-coréenne et a souligné l'importance de l'alliance nouée entre Washington et Séoul. Mais le président américain a également abordé les sujets qui fâchent, notamment le déséquilibre des relations commerciales bilatérales et sa volonté de mieux répartir les coûts financiers de la défense. Les Etats-Unis, a-t-il dit, renégocient l'accord commercial conclu il y a cinq ans par son prédécesseur, Barack Obama, et les autorités sud-coréennes. "Nous sommes confrontés ensemble à la menace du régime irresponsable et brutal de Corée du Nord", a-t-il déclaré lors d'une allocution commune avec Moon dans la Roseraie de la Maison blanche. "Les programmes nucléaires et balistiques de ce régime appellent une réponse déterminée", a-t-il ajouté. "Nous travaillons étroitement avec la Corée du Sud et le Japon, ainsi qu'avec nos partenaires dans le monde, sur un ensemble de mesures diplomatiques, sécuritaires et économiques pour protéger nos alliés et nos propres citoyens contre cette menace", a poursuivi le président américain. Depuis son investiture, le 20 janvier, Donald Trump a annoncé la fin de la politique de "patience stratégique" à l'égard de Pyongyang, doctrine élaborée début 2015 par Barack Obama et visant à éviter d'apporter une réponse militaire précipitée à toute crise. Mais en dépit du durcissement du discours, on ne voit pas encore clairement comment l'administration Trump entend s'y prendre pour avancer sur ce dossier. Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, a insisté sur les conséquences d'une solution militaire qui, a-t-il dit, seraient "une tragédie sur une échelle incroyable". DÉSÉQUILIBRES COMMERCIAUX Moon Jae-in, élu début mai à la présidence sud-coréenne, entend mener pour sa part une politique de dialogue avec Pyongyang. A la Maison blanche, les deux dirigeants se sont dits ouverts à une reprise des discussions avec le Nord mais dans un cadre qui conduirait à l'abandon des programmes d'armement avancé de la République populaire démocratique de Corée. Le président américain a par ailleurs accepté l'invitation de son hôte à se rendre à Séoul d'ici la fin de l'année. Sur le plan commercial, Trump a dénoncé les déséquilibres des échanges bilatéraux, notamment dans les secteurs de l'acier et de l'automobile. Depuis le traité commercial de 2012, le déficit commercial des Etats-Unis avec la Corée du Sud a plus que doublé, passant de 13,2 milliards de dollars en 2011 à 27,7 milliards l'année dernière. Le traité KorUS était censé accroître les exportations américaines vers la Corée du Sud de 10 milliards de dollars par an; dans les faits, la tendance est inverse: en 2016, les exportations américaines vers la République de Corée ont été inférieures de 3 milliards de dollars à ce qu'elles étaient en 2011. Trump a aussi réclamé un meilleur partage des dépenses liées à la défense, thème désormais classique de la politique trumpienne. Même si, à cet égard, la Corée du Sud fait office de bon élève, elle qui consacre 2,7% de son PIB à ces dépenses. (David Brunnstrom et Lisa Lambert; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)