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Le trublion Nemtsov, cible de choix dans une Russie polarisée

Des fleurs et des photos sont déposées sur les lieux de l'assassinat de l'opposant à Poutine Boris Nemtsov, le 28 février 2015.

Sans être une réelle menace pour le pouvoir, ce vétéran de l'opposition assassiné cette nuit attirait la haine des ultranationalistes.

Au bout du pont Moskvoretsky qui mène à la place Rouge, un gros monceau de fleurs fraîches, quelques bougies, des photos. Et tout autour, une foule compacte en recueillement, visages tirés et yeux rougis. Vendredi soir, alors qu’il rentrait chez lui, l’opposant Boris Nemtsov a reçu quatre balles dans le dos. Sous les murs du Kremlin. Les tueurs sont passés en voiture, ils ont tiré à bout portant. L’homme de 55 ans a succombé à ses blessures sur place.

Boris Nemtsov n’était peut-être pas le leader absolu l’opposition anti-Poutine de ces dernières années, mais il en était un vétéran et un parrain, le visage le plus connu du grand public, le seul qui avait réellement pratiqué le pouvoir dans la Russie post-soviétique, à Moscou et en province. Après avoir brièvement soutenu Vladimir Poutine à son arrivée au Kremlin, l’ancien vice-premier ministre de Boris Eltsine et gouverneur de Nijni-Novgorod a radicalement viré de bord. Nemtsov a été de toutes les manifs anti-Poutine avant qu’elles ne deviennent à la mode et ne soient autorisées, et bien avant l’apparition d’Alexei Navalny, qui l’a rapidement éclipsé en raflant le titre d’opposant numéro 1 au Kremlin. Nemtsov n’a jamais cessé de critiquer avec une virulence parfois théâtrale, mais toujours irréductible, Poutine et sa clique, publiant des rapports sur la corruption de l’État russe, et ne désespérant pas de revenir un jour dans le grand jeu politique. Pour autant représentait-il un réel danger pour le Kremlin, au point de le faire tuer ?

Un trublion, mais pas une véritable menace

Son parti, RPR-Parnas, dont la plate-forme libérale et démocratique propose une alternative au système centralisé et autoritaire de Poutine, n’a jamais réussi à franchir la barre des 5% pour entrer au Parlement. En 2009, Nemtsov avait fait campagne pour devenir maire de Sotchi, en vain. Il a bien publié de (...)

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