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On a trouvé des organismes vieux de 830 millions d'années (et ils pourraient revivre)

Ces eucaryotes et procaryotes sont les plus anciennes formes de vie sur Terre. Leur analyse pourrait notamment aider dans la recherche d'extraterrestres.

GÉOLOGIE - Ils comptent parmi les premières formes de vie de notre planète. Ils, se sont les procaryotes (micro-organisme unicellulaire sans noyau) et les eucaryotes (micro-organismes unicellulaires ou multicellulaires avec noyau). Particulièrement vieux, ces organismes dateraient d’il y a 830 millions d’années.

C’est ce qu’expliquent des chercheurs du département de géologie et de géographie de l’université américaine West Virginia dans une étude parue le 6 mai au sein de la revue Geology. Ces micro-organismes seraient des prisonniers de longue date d’une bulle liquide au sein de cristaux de halite, un minéral constitué du chlorure de sodium.

Alors que les chercheurs s’interrogent sur la capacité de survie de ces organismes, il s’avère que cette étude pourrait également aider dans la recherche de formes de vie extraterrestre, notamment sur Mars.

Parmi les premières formes de vie de notre planète

Ces micro-organismes sont très (très) anciens et c’est d’autant plus remarquable qu’il serait possible de les “réactiver”. En effet, “Les micro-organismes peuvent survivre dans les inclusions fluides grâce à des changements métaboliques”, expliquent les chercheurs. Ces “inclusions fluides” sont les bulles d’eau présente dans les cristaux. Elles offrent protection et source de nutriments.

À ce jour, le plus ancien cristal d’halite connu, dont des procaryotes vivants ont été extraits puis cultivés, date du Permien, il y a environ 250 millions d’années. Attention toutefois, la question de savoir si ces organismes peuvent “revivre” n’est pas encore certaine. Comme le nuancent les chercheurs, “la potentielle survie des micro-organismes sur des échelles de temps géologiques n’est pas entièrement comprise”.

De plus, l’étude parle d’organismes qui sont beaucoup plus vieux que le Permien, puisqu’ils datent du Néoprotérozoïque (entre 1 milliard et 540 millions d’années). Enfin, pour que ces formes de vie survivent, il est essentiel qu’elles ne soient pas exposées à trop de radiations, qui détruisent la matière organique.

Les restes d’une ancienne zone marine

Pour ses recherches, l’équipe de l’université de West Virginia est allée fouiller dans une région désertique du centre de l’Australie. Nommée “Formation de Browne”, elle est prisée des géologues. Auparavant, cette zone était une mer salée, occasionnant la formation de minéraux comme des halites, qui préservent donc diverses formes de vie marine.

Afin de pouvoir les observer, les chercheurs ont utilisé diverses méthodes optiques, lesquelles ont permis de conserver les cristaux intacts et de grossir les inclusions liquides (bulles d’eau renfermant les micro-organismes) jusqu’à 2000 fois.

Image microscopique de cristaux d'Halite recueillant divers micro-organismes. (Photo: Sara I. Schreder-Gomes, Kathleen C. Benison and Jeremiah A. Bernau/Geology)
Image microscopique de cristaux d'Halite recueillant divers micro-organismes. (Photo: Sara I. Schreder-Gomes, Kathleen C. Benison and Jeremiah A. Bernau/Geology)

Image microscopique de cristaux d'Halite recueillant divers micro-organismes. (Photo: Sara I. Schreder-Gomes, Kathleen C. Benison and Jeremiah A. Bernau/Geology)

Pistes pour découvrir des formes de vie extraterrestres
Lors des différentes explorations de la planète Mars, on pense notamment au robot américain Persévérance ou le chinois Zhurong, d’importants gisements de sel ont été identifiés. Pour les spécialistes, il s’agit de la preuve d’une potentielle présence d’anciens réservoirs d’eau. Utilisant un procédé similaire à cette nouvelle étude, il serait alors peut-être possible de découvrir une forme de vie sur Mars.

Pour les géologues étudiant les formes de vie ancienne, la composition riche en sel de la Formation de Browne en Australie pourrait en effet ressembler à celle des gisements sur Mars. Plus largement, les chercheurs de l’étude estiment que toute roche sédimentaire devrait alors être perçue comme une potentielle hôte pour des micro-organismes.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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