Troubles de l'attention, hyperactivité, impulsivité : comment diagnostiquer les enfants et adolescents souffrant de TDAH ?
Troubles de l'attention, hyperactivité, impulsivité... Diagnostiquer les enfants et adolescents souffrant de TDAH le plus tôt possible est essentiel, juge la Haute autorité de santé qui publie le 23 septembre 2024 une liste de recommandations pour améliorer leur prise en charge, aujourd'hui inégale.
"Plusieurs maîtresses trouvaient qu'il n'écoutait rien à l'école ; à la maison, il était extrêmement turbulent". Camille Therond, dont le fils est aujourd'hui âgé de 14 ans, a consulté un grand nombre de spécialistes - ORL, psychologue, pédiatre, orthophoniste, psychologue - avant qu'un psychiatre ne mette finalement le nom de "TDAH" (trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) sur ses problèmes de comportement. Un long parcours : "on a erré de la moyenne section jusqu'au CE2", résume-t-elle.
"Ils étaient vus comme des enfants agités et pas très bien élevés"
Pendant longtemps, ce trouble a été une "réalité souvent niée", expose Christine Gétin, directrice de l'association HyperSupers - TDAH France, qui a saisi la HAS avec le ministère de la Santé pour faire avancer le sujet. "Ils étaient vus comme des enfants agités et pas très bien élevés. Le problème venait soi-disant de leur éducation avec une grande culpabilité mise sur les mères, comme s'il n'y avait pas de réalité scientifique derrière ces troubles", poursuit-elle.
Classés dans la catégorie des troubles du neurodéveloppement, leur prévalence est estimée chez l’enfant autour de 5% dans le monde. "Quand un trouble est à ce point fréquent, on ne peut pas réserver le diagnostic et la prise en charge à un tout petit nombre de spécialistes", estime Olivier Bonnot, professeur de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent à l'université Paris Saclay, qui a présidé le groupe de travail de la HAS.
Comment le diagnostic est posé
En 2015, la Haute autorité de santé avait pour la première fois formulé des recommandations pour mieux les repérer. Près de dix ans plus tard, elle va plus loin en expliquant comment poser un diagnostic. Celui-ci doit reposer selon elle sur un entretien avec l'enfant et ses parents afin d'évaluer le développement de l'enfant dans toutes ses dimensions (neurologique, psychomotrice, affective, etc.)
Il doit également comprendre un examen clinique et un recueil d'informations auprès de s[...]