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"Je suis très fière": Éléonore Laloux, première conseillère municipale porteuse de Trisomie 21, décorée de l'ordre du Mérite

Eleonore Laloux à la cérémonie de remise de l'Ordre du mérite le 15 octobre dernier à Arras. - BFMTV
Eleonore Laloux à la cérémonie de remise de l'Ordre du mérite le 15 octobre dernier à Arras. - BFMTV

Éléonore Laloux, 36 ans, est la toute première femme porteuse de Trisomie 21 en France à avoir été élue conseillère municipale, en mars 2020. Désormais conseillère déléguée à la Transition inclusive et au bonheur de la ville d'Arras (Pas-de-Calais), elle est également porte-parole de l'association "Les amis d'Éléonore", fondée par des parents d'enfants atteints de Trisomie 21.

Le 15 octobre dernier, la jeune femme a été distinguée chevalier de l'Ordre du mérite par Sophie Cluzel, la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées. "Merci M. le maire d'avoir cru en moi", déclarait-elle alors fièrement devant les élus et la ministre. Après un an de mandat, la jeune femme a répondu aux questions de BFMTV.com ce lundi.

Que représente cette distinction pour vous?

Éléonore Laloux: Je suis très fière d'être la première à recevoir cette distinction en France. Et puis ça me tenait à cœur parce que je suis originaire d'Arras, et j'ai fait toute ma scolarité dans la ville. Lorsque Frédéric Leturque, le maire (centriste) d'Arras, m'a proposé de rejoindre sa liste (en mars 2020, NDLR), j'ai pris le temps de la réflexion et puis j'ai accepté. Je me suis sentie inclue.

En fait, j'espère que mon exemple va servir d'exemple aux autres villes de France pour montrer que les personnes porteuses de handicap peuvent travailler en milieu ordinaire et qu'elles ont leur place dans la société.

Moi par exemple, j'ai pu mener un parcours scolaire de la maternelle au lycée en milieu ordinaire, et aujourd'hui je travaille. J'aimerais que les personnes en situation de handicap soient incluses comme je l'ai été: après le lycée, j'ai pu faire une formation continue puis j'ai pu faire plusieurs stages dans différents établissements, qui se sont plus ou moins bien passés d'ailleurs (rires).

Comment se passe concrètement votre mandat?

Très bien! Ma vie a complètement changé. Aujourd'hui, je suis heureuse d'être plus indépendante, de réussir à gérer mon travail au sein de la mairie tout en faisant la part des choses. Mais je suis quand même bien accompagnée, j'ai un coach avec qui je travaille et qui m'aide au quotidien, notamment dans mon travail.

J'aimerais que toutes les personnes en situation de handicap puissent prendre leur envol et leur indépendance comme ce fut le cas pour moi.

Quels projets menez-vous au sein de la mairie?

J'essaie d'apporter de l'inclusion pour les personnes en situation de handicap dans tous les projets de la ville d'Arras. Jusqu'alors, j'ai contribué à la mise en place d'une nouvelle signalétique plus accessible et plus inclusive pour les personnes atteintes de handicap. Je travaille aussi sur la mise en place de passages piétons sonores pour que les personnes handicapées puissent se déplacer plus facilement en ville.

Je veux aussi organiser un "incluthon", un événement qui rassemblerait des personnes en situation de handicap ou non autour d'activités sportives mais aussi culturelles.

Article original publié sur BFMTV.com