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Trois morts dans l'attaque d'une base de l'Onu au Mali, à Kidal

Soldats de la force de maintien de la paix au Mali (Minusma) à Kidal. Deux casques bleus et un civil ont été tués samedi lorsque des assaillants ont tiré des roquettes en direction d'une base de la Minusma à Kidal. /Photo prise le 22 juillet 2015/REUTERS/Adama Diarra

DAKAR (Reuters) - Deux casques bleus et un civil ont été tués samedi à Kidal dans le nord du Mali lors d'une attaque visant une base de l'Onu, annonce la Minusma dans un communiqué. Le camp a été visé vers 4 heures du matin (4h00 GMT) par des tirs de mortier qui ont également blessé 20 personnes dont quatre sérieusement, indique le message. L'évacuation des victimes était en cours. "La Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, NDLR), ainsi que tous ses partenaires, mettent tout en oeuvre pour que ces crimes cessent et que les responsables de ces attaques lâches soient appréhendés pour répondre de leurs crimes", dit le communiqué citant le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minusma, Mongi Hamdi. Une source au sein des services de sécurité souhaitant conserver l'anonymat a indiqué que la base de la mission onusienne avait reçu une mise en garde en provenance d'un groupe djihadiste non identifié il y a deux jours. Cette attaque intervient une semaine après l'opération menée contre l'hôtel Radisson Blu à Bamako qui s'était soldée par la mort de 20 personnes. Trois organisations islamistes, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), la formation dissidente Al Mourabitoune dirigée par le djihadiste Mokhtar Belmokhtar et le Front de libération du Massina (FLM), ont revendiqué la responsabilité de cette attaque. Certains spécialistes des questions de sécurité estiment que les trois organisations ont pu collaborer. D'autres font valoir que les extrémistes cherchent à empêcher la mise en oeuvre d'un accord de paix signé entre les groupes armés dans le nord du Mali et le gouvernement en juin. "Je tiens à réaffirmer que ces attaques n'entameront pas la détermination des Nations unies à soutenir le peuple malien et le processus de paix", a dit l'émissaire Mongi Hamdi, samedi. Le nord du Mali est tombé en 2012 sous le contrôle de groupes djihadistes dont la majorité a été chassée par l'intervention militaire française en janvier 2013 mais la situation sécuritaire reste précaire. Un millier de soldats français sont toujours déployés au Mali dans le cadre de l'opération antiterroriste Barkhane, de la mission européenne EUTM et de la mission de l'Onu, la Minusma, qui compte 9.000 soldats. (Emma Farge,; Nicolas Delame pour le service français)