Trois militaires français tués en Libye

PARIS (Reuters) - Trois militaires français ont péri en Libye dans un "accident d'hélicoptère" lors d'une mission de renseignement, a déclaré mercredi François Hollande. "La Libye connaît (...) une instabilité dangereuse", a déclaré le chef de l'Etat devant des membres de la réserve opérationnelle de la gendarmerie en formation au Centre national d’entraînement de Saint-Astier, en Dordogne. "En ce moment même, nous menons des opérations périlleuses de renseignement", a-t-il ajouté. "Trois de nos soldats, qui étaient justement dans ces opérations, viennent de perdre la vie dans le cadre d'un accident d'hélicoptère." Des informations publiées par la presse avaient fait état d'un hélicoptère abattu dimanche par une milice islamiste près de Benghazi, la grande ville de l'est de la Libye, et de deux membres des services spéciaux tués. Selon un porte-parole des forces du général Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est du pays, l'appareil transportait dimanche trois Libyens - le pilote et deux techniciens - ainsi que les trois soldats français. Il s'est écrasé dans le secteur de Magroun, à environ 75 km au sud de Benghazi, selon ce même porte-parole, Ahmed Masmari. Plus tôt dans la journée, des responsables militaires libyens avaient confirmé qu'un hélicoptère s'était écrasé dimanche près de Benghazi, mais faisaient alors état de quatre morts, tous de nationalité libyenne. "LES FORCE SPÉCIALES SONT LÀ" Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, les "brigades de défense de Benghazi", une milice constituée récemment et réunissant des islamistes et d'autres combattants, a publié une revendication, déclarant avoir abattu l'appareil en faisant quatre morts, dont deux ressortissants étrangers. Jusque-là très discret sur l'activité de ses forces spéciales en Libye, le gouvernement français ne fait plus mystère de la présence de soldats déployés pour aider les troupes légalistes face aux différentes milices islamistes, en particulier le groupe Etat islamique (EI). "Les forces spéciales sont là, bien sûr, pour aider et faire en sorte que la France soit présente partout pour lutter contre les terroristes", a encore déclaré mercredi son porte-parole, Stéphane Le Foll, sur France Info. Selon des sources libyennes, des éléments des forces spéciales françaises conseillent notamment les troupes du chef de guerre Khalifa Haftar, qui bataille contre les islamistes et d'autres opposants à Benghazi depuis plus de deux ans. Dans un communiqué qui ne précise ni la date, ni le lieu précis de l'accident, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian "salue le courage et le dévouement de ces militaires engagés au service de la France, qui accomplissent, tous les jours, des missions dangereuses contre le terrorisme". Selon un correspondant de Reuters dans la région, ce sont les premières pertes officiellement reconnues de militaires occidentaux en Libye depuis que la présence de forces spéciales dans ce pays a été confirmée, cette année. (Emmanuel Jarry, avec John Irish à Paris, Aïdan Lewis à Tunis et Ayman al Warfalli à Benghazi, édité par Simon Carraud)