Trois géants de la chimie paient cher pour éviter le procès des “polluants éternels”

Trois géants américains de la chimie, Chemours, DuPont et Corteva, ont annoncé vendredi 2 juin avoir “accepté de payer plus d’un milliard de dollars pour mettre fin aux accusations de contamination des réseaux d’eau potable aux États-Unis par des ‘polluants éternels’”, rapporte CNN.

Les substances per- et polyfluoralkylées (PFAS), omniprésentes dans l’environnement comme dans nos organismes, sont “beaucoup plus dangereuses pour la santé que ce que pensaient les scientifiques”, ont démontré de récentes études. On les retrouve “dans les produits de tous les jours, notamment les emballages, le maquillage et les moquettes”, rappelle le média américain.

Parce qu’ils ont produit ces substances chimiques, les ont diffusées et ont ainsi pollué l’environnement, “les trois géants de la chimie font l’objet de milliers de poursuites judiciaires dans tout le pays”. Pour éviter les procès, Chemours, DuPont et Corteva s’engagent à abonder un fonds de 1,185 milliard de dollars (1,11 milliard d’euros).

Qui pour financer le filtrage des PFAS ?

Un autre géant américain de la chimie tente lui aussi de sortir d’une “bataille environnementale historique”, qui devait débuter ce lundi 5 juin en Floride, constate The Wall Street Journal. Les avocats de 3M et de la ville de Stuart sont en passe de finaliser un accord et ont demandé dimanche le report du procès. La ville de 18 000 habitants de la côte Est accuse le groupe d’avoir pollué son réseau d’eau potable avec les produits chimiques qu’elle lui achetait et réclame 115 millions de dollars “pour mettre en place un système de filtration des PFAS détectés dans ses réserves d’eau et pour assainir les sols contaminés”.

Cas d’école

“L’affaire Stuart” devrait servir de cas d’école pour quelque “300 actions en justice intentées par des villes allant de Philadelphie à San Diego” afin de déterminer “si 3M et d’autres entreprises doivent payer pour filtrer les produits chimiques des réseaux d’eau potable”.

Les procès contre les groupes de la chimie se sont multipliés depuis qu’en mars l’agence pour la protection de l’environnement américaine a alerté sur les PFAS et pris des mesures pour “limiter leur présence dans l’eau potable”, explique le quotidien de Wall Street. Selon les industriels du secteur, la remise en état des réseaux pourrait coûter “64 milliards de dollars [60 milliards d’euros] sur vingt ans”.

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