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Trois frères soupçonnés d'actes pédocriminels: le parquet de Besançon lance un appel à témoins

Denis Charlet

Le parquet de Besançon invite les éventuelles victimes d'agressions sexuelles et de viols commis par trois frères aujourd'hui septuagénaires habitant dans la région à déposer plainte auprès de la gendarmerie, a annoncé vendredi le procureur de la République Étienne Manteaux.

"Le point commun de cette affaire porte sur une fratrie de trois frères poursuivis pour des abus sexuels commis de manière sérielle depuis les années 1970 et dont les épouses étaient assistantes maternelles et familles d'accueil dans des communes autour de Besançon", a précisé le magistrat lors d'une conférence de presse.

Un appel à témoins pour "la manifestation de la vérité"

"J'appelle toute personne qui a pu être victime de faits de cette nature à se manifester auprès de la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, pour être entendue par les enquêteurs", a déclaré Étienne Manteaux.

"Cette libération de la parole est très douloureuse, mais elle est puissamment libératrice quand on est entendu. C'est également important pour la manifestation de la vérité", a-t-il ajouté.

Si les faits sont prescrits, ces personnes "ne pourront pas demander réparation à la justice, mais il est possible de les citer comme témoin lors d'un procès", a précisé le procureur. Le délai de prescription désigne la durée au-delà de laquelle une action en justice n'est plus recevable. Il varie selon l'infraction commise et l'âge de la victime au moment des faits.

Un frère condamné

L'affaire a démarré avec le frère cadet, 76 ans, dont la femme était assistante maternelle. Il purge actuellement une peine de cinq ans d'emprisonnement pour des violences sexuelles commises sur six femmes qui avaient été gardées dans cette famille durant leur enfance.

Le frère aîné, lui aussi époux d'une assistante maternelle près de Besançon, était l'objet de huit plaintes pour des faits de violences sexuelles commises dans les années 1970 et 80. Âgé de 78 ans, il a tenté de mettre fin à ses jours en apprenant qu'une enquête était dirigée contre lui, avant de tout avouer. Mais ici, la totalité des faits sont prescrits, a précisé le procureur.

Une information judiciaire ouverte concernant troisième frère

Enfin, une information judiciaire a été ouverte dans une troisième enquête concernant le benjamin de la fratrie, lui aussi septuagénaire, pour des faits de violences sexuelles. Son épouse était aussi assistante maternelle et ils accueillaient des enfants placés à leur domicile.

"Placée en famille d'accueil de ses 18 mois jusqu'à ses 18 ans, la victime née en 1982 a déclaré avoir subi des violences sexuelles et même un viol à l'âge de 13 ans avec pénétration digitale", a relaté le procureur. "Le mis en cause a reconnu les agressions sexuelles (des faits prescrits) mais pas le viol avec pénétration, qui lui n'est pas prescrit", a-t-il ajouté.

Étienne Manteaux a rendu hommage à "la pugnacité" d'un enquêteur de la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, qui "a voulu aller au bout des choses" et a permis de révéler les différentes ramifications de cette affaire.

Article original publié sur BFMTV.com