Trois ans après avoir interdit TikTok, l’Inde est passée à d’autres applis

PHOTO NOAH SEELAM / AFP

Lorsque l’Inde a brusquement interdit TikTok en juin 2020, des millions d’utilisateurs se sont retrouvés orphelins. L’application chinoise s’était développée à une vitesse effrénée. “Mais TikTok a été interdit le 29 juin 2020, pour des raisons de sécurité nationale”, rappelle India Today. Après un affrontement meurtrier entre les armées chinoise et indienne, le long de leur frontière disputée dans le Ladhak, l’Inde avait interdit quelque 200 applications chinoises.

TikTok représentait une source de divertissement mais aussi une source de revenu pour de nombreux Indiens, devenus de véritables célébrités sur la plateforme de partage de vidéos. Le secret du succès de l’appli de ByteDance en Inde ? Elle était disponible en 15 langues régionales, ce qui la rendait largement accessible dans ce pays de plus de 1,3 milliard d’habitants.

L’interdiction a réduit en cendres des mois de travail pour les créateurs de contenus comme Geet, interrogée par l’hebdomadaire indien. “En un claquement de doigts, elle a perdu quelque 8 millions d’abonnées”, indique India Today. Du jour au lendemain, quelque 200 millions d’utilisateurs ont perdu l’accès à leur compte, rappelle Business Standard.

Mais l’interdiction a profité à d’autres, à commencer par Meta, qui s’apprêtait à lancer Instagram Reels et YouTube Shorts. Très vite, des applications made in India ont vu le jour comme Josh, Moj ou encore Chingari, qui figurent parmi les dix applications les plus téléchargées dans le pays. Ces dernières ont réussi de grosses levées de fonds. Par exemple, VerSe Innovation, qui détient Josh, a réuni plus de 805 millions de dollars l’année dernière, indique Business Standard. “Mohalla Tech, qui gère Moj […] et ShareChat, a levé 266 millions de dollars auprès d’un consortium dirigé par Google. Ces trois plateformes ont déjà attiré 400 millions d’utilisateurs”, poursuit le quotidien économique indien.

Alors que les Américains réfléchissent à une interdiction complète et s’inquiètent des retombées économiques et politiques, l’expérience indienne pourrait leur servir de leçon, juge Rest of World.

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