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Tristram, «l’esprit du combat»

Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, le 5 octobre, à Paris.

Rencontre avec le duo d’éditeurs.

Un nom de roman : Tristram. Une base arrière dans le paysage éditorial, leur QG à eux : Auch dans le Gers. Un duo d’éditeurs : Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, également écrivain. En manifeste joyeux des trente ans de leur maison, ils publient Association de malfaiteurs, un recueil d’apparence éclectique, comme leur catalogue de 150 titres : un best-seller anglais du XVIIIe siècle, Tristram Shandy, voisine avec les œuvres complètes d’Arno Schmidt, et le critique musical culte Lester Bangs. Peut-être leurs livres viennent-ils d’une sorte de double fil, comme le pense le philosophe autodidacte Mehdi Belhaj Kacem qu’ils ont publié à 17 ans, entre «les derniers avant-gardistes littéraires» et «les balzaciens de l’horreur» (Vollmann, Ballard). Pour Tristram, la littérature n’est réductible ni à la langue, ni à la période, ni à la géographie, ni à une forme précise. Eux ont l’impression de publier le même titre depuis trente ans. «Jusqu’ici leurs livres sont très beaux», disait gentiment J.G. Ballard dans une lettre de 2006, se demandant comment ils parvenaient à un tel exploit des contreforts des Pyrénées. Explications des deux «malfaiteurs».

Pourquoi «Association de malfaiteurs» ?

Jean-Hubert Gailliot : Nous nous entendons bien pour faire des coups. Editeur, c’est un grand mot, avec un côté notable. Nous, on se représente comme une petite association de malfaiteurs allumant des pétards littéraires.

Sylvie Martigny : Il s’agit de prendre son pied, et c’est sérieux de prendre son pied. Le rire, c’est quelque chose de sérieux. Tristram Shandy de Sterne, c’est le rire par l’excellence.

J.-H.G. : Et c’est une révolution romanesque. C’est extrêmement sérieux et désopilant de bout en bout. Les poésies de Ducasse, c’est à mourir de rire. Et quand on voit Arno Schmidt avec ses lunettes sur les photos, on sent que c’est une espèce de savant qui essaie de réinventer ex nihilo la littérature et c’est toujours extrêmement marrant.

Quel (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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