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«Tristan et Isolde», coeurs croisette

TRISTAN ET ISOLDE

L'actualité choisie de la grande musique traitée en de petites formes. Cette semaine, du lyrique parisien et des vestiges de sélection cannoise.

Cette semaine, pour ne pas être original, du Wagner, du Monteverdi… et du Cannes.

Wagner (1/2) : L’amour de la mort...

Tristan (Torsten Kerl) et Isolde (Rachel Nicholls). (Photo Vincent Pontet)

En 1986, Michel Blanc déguisé en femme pétrifiait la Croisette d’où il repartit avec le prix d’interprétation pour son rôle dans Tenue de soirée. Sur l’affiche, on pouvait lire que la musique de ce film anal de Blier était composée par Gainsbourg. Pas Serge Gainsbourg, juste Gainsbourg. Et Gainsbourg, pour le thème de la BO, sobrement intitulé Travelling, jouait avec un des leitmotiv de Tristan et Isolde, le leitmotiv «Joie», qui brode des montées-descentes autour d’un chromatisme. Pour certains, il est le 39e leitmotiv de cette œuvre de Wagner datant de 1865, pour d’autres le 54e. Il est en tout cas supposé retranscrire le plaisir qu’éprouve Tristan quand il pense à Isolde. C’est cette joie tourbillonnante en forme de montée de désir qui accompagnait le public du Théâtre des Champs-Elysées jeudi pour la première d'une nouvelle production dirigée par Daniele Gatti et mise en scène par Pierre Audi. Juste avant le prélude, dans la salle noire, muette de la traditionnelle ovation au chef déjà présent dans la fosse, l’ambiance était électrique, suspendue à l’accord flottant bizarroïde à couleur de hautbois.

Il faut une bonne dose de magie pour rendre évidents les inconciliables, comme souvent chez Wagner mais particulièrement ici, car Tristan et Isolde, c’est l’amour et la mort en même temps et avec les mêmes personnes, du Liebestod à foison, une monomanie de la prouesse. De la fosse, le chef italien Daniele Gatti et l’Orchestre national de France livrent un travail resplendissant. Ici, les événements ne tombent pas mais dégoulinent, coulés sur la portée comme une pâte protéiforme légère. Parfois c’est un soupçon d’orchestration, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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