Un trimestre anti-inflation dans les supermarchés annoncé par Bruno Le Maire

Le ministre de l’Économie annonce un accord avec la grande distribution qui garantira les prix « les plus bas possibles » sur certains produits. Logo tricolore à l’appui.

POLITIQUE - Plusieurs mois de rabais. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé ce lundi 6 mars le lancement d’un « trimestre anti-inflation », issu d’un accord avec les distributeurs qui se sont engagés à proposer les prix « les plus bas possibles » sur une sélection de produits du quotidien qu’ils choisiront.

Le dispositif, « le plus efficace et le plus durable possible », toujours selon les mots du ministre, sera financé grâce aux marges des distributeurs. Il leur coûtera « plusieurs centaines de millions d’euros » et concernera un « nombre de références élevé » dans les rayons jusqu’en juin prochain. Les produits en questions, souvent de marque distributeurs, seront identifiables grâce à ce logo tricolore spécial à retrouver ci-dessous.

« Nous sommes dans une nation qui croît à la liberté du commerce, ce n’est pas à nous de fixer les prix. Chaque distributeur fera les efforts qu’il souhaite sur un certain nombre de produits qu’il définira », a voulu préciser Bruno Le Maire à l’issue d’une réunion organisée à Bercy avec plusieurs dirigeants de la grande distribution. Il a indiqué que ses services s’attacheront, eux, à « vérifier les engagements » pris.

Le numéro 2 du gouvernement a détaillé le dispositif sur les réseaux sociaux, en résumant son objectif : « Mettre en rayon des produits du quotidien à des prix préférentiels pour les consommateurs et protéger le pouvoir d’achat des Français. »

Bientôt le chèque alimentaire ?

De fait, plusieurs enseignes n’ont pas attendu la fin des négociations à Bercy, qui ont buté sur l’impossibilité pour le gouvernement d’encadrer trop rigoureusement les prix pour des questions de concurrence, pour annoncer une modération de certains prix. Système U avait été dès début février la première enseigne à lancer son propre panier. Ce week-end, Carrefour, Intermarché et Monoprix lui ont emboîté le pas.

De son côté, Leclerc, premier réseau de distribution français, qui boudait la discussion à Bercy ce lundi, « ne s’interdit rien. » Mais son patron « préfère pour le moment être mois cher sur tout » et éviter « un cône aussi restreint de communication » qui « donne l’impression qu’on se rattrape sur le reste », a-t-il expliqué sur CNews avant les déclarations de Bruno Le Maire.

Et après ce fameux trimestre ? « Cette opération nous amène jusqu’au mois de juin. À ce moment-là, nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels », a indiqué le ministre de l’Économie, « de façon que la baisse de prix de gros puisse se traduire immédiatement sur les produits de consommation courante ».

Bruno Le Maire a, en outre, promis qu’un « chèque alimentaire », agité par le gouvernement depuis plusieurs mois, allait bien être mis en place prochainement pour les ménages les plus modestes. « Ce chèque se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs, une expérimentation sera lancée dans les prochains mois », a-t-il ainsi expliqué, en évoquant une « attente forte » de la part des consommateurs et des producteurs agricoles.

VIDÉO-Face à la flambée des prix, un "trimestre anti-inflation" et un projet de chèque alimentaire