TRIBUNE. Océans — la véritable dernière frontière ?

Mieux comprendre et protéger l’océan, dont "le rôle est majeur pour notre planète bleue comme pour nos sociétés : préservation de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique, réservoir de futurs médicaments…", plaide André Loesekrug-Pietri. C’est le sens de la tribune adressée à notre magazine par le président et directeur scientifique de la Joint European Disruptive Initiative, à quelques jours du Festival "Grand Océan", co-organisé par Sciences et Avenir, avec Challenges et L’Histoire, en partenariat avec le pôle événementiel LesEchos-LeParisien, les 13 et 14 septembre, à la Cité de Mer, à Cherbourg.

Alors que la course à l’espace est dans toutes les têtes et que les acteurs publics comme privés se positionnent sur l’exploration de la Lune, de Mars ou de nouveaux astéroïdes, l’humanité continue à vivre sur une planète qu’elle connaît peu.

230.000 espèces marines sont documentées, sur... 1 million !

Les océans restent de grands espaces inconnus. Pourtant, ils jouent un rôle majeur pour notre planète bleue comme pour nos sociétés : préservation de la biodiversité, acteur de la lutte contre le réchauffement climatique, réservoir de futurs médicaments… 90% de l’augmentation des températures dues au réchauffement climatique sont absorbés par les océans ; de la même manière, environ 20% du surplus de dioxyde de carbone produit par les humains est capté par les océans.

Mieux protéger les océans revient donc à limiter le dérèglement climatique. Mais comprendre les océans, c’est aussi comprendre une biodiversité extrêmement riche, à la fois peu connue - 230.000 espèces marines sont documentées, sur un total estimé de 700.000 à 1 million - et parfois très concentrée, avec les récifs coralliens qui concentrent à eux seuls un quart de la biodiversité marine.

De plus, cette biodiversité est menacée par l’absorption de CO2 par les océans, qui les rend eux même plus acides, et donc plus dangereux pour les espèces qui y vivent - une eau trop acide perturbant les équilibres biologiques.

Le réchauffement climatique n’est pas la seule cause de déstabilisation des océans : la pollution plastique elle-même est aussi un risque majeur, surtout qu’elle ne ralentit pas. Au rythme actuel, le poids du plastique contenu dans les océans pourrait être supérieur à celui des poissons. Limiter cette pollution est un travail de longue haleine, mais qui n’est pas impossible du tout : en effet, environ 90% du plastique polluant les océans provient de seulement 10 fleuves, comme l’ont montré des chercheurs d’Helmholtz et de la Fondation Tara.

Au-delà des gestes quotidiens à mettre en place - limite[...]

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