TRIBUNE. Marlène Schiappa et Frédéric Potier : "L'antiracisme ne se découpe pas en tranches"

Voici la tribune de Marlène Schiappa et Frédéric Potier : "#NotMyAriel : quel combat derrière ce hashtag mystérieux utilisé par des millions de personnes? Tout simplement le refus de voir ce personnage Disney, la petite sirène Ariel, interprété par une actrice noire… "Pas conforme à la vérité du personnage", clament-ils! Au pays imaginaire, on accepte sans broncher qu'une femme soit dotée d'une queue de poisson à la place des jambes, pas qu'elle soit noire. Loin d'être anecdotique, cet exemple laisse entrevoir une montée du racisme extrêmement préoccupante.

Des discriminations profondes, structurelles, excluent et privent de ses droits une partie de la population à raison de son origine ou de la couleur de sa peau. En France, chaque jour, des citoyens voient commenter leur CV d'un "Moi je suis pas raciste, mais les clients…", ou entendent le fameux "Désolé, c'est complet" à l'entrée d'un restaurant dont les tables dressées restent pourtant immaculées. La mémoire joue dans ce cadre un rôle essentiel. Le racisme en France s'est en effet construit sur une vision étriquée du récit national.

Qui connaît les noms de Jean-Baptiste Belley, du sous-lieutenant Koudoukou ou du gouverneur Félix Eboué? Avec le président de la République, nous demandons aux maires qu'ils fassent vivre leur mémoire "par le nom de nos rues et de nos places". Mais nous rappelons aussi une évidence : le racisme d'État ne sévit pas aujourd'hui en France – pas de lois discriminantes comme sous l'apartheid, le r...


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