TRIBUNE. L'avocat Rémy Josseaume : « L'homicide routier, pour quels "criminels" de la route ? »
Voici sa tribune. « Le délinquant de la route est au carrefour d’un système paradoxal. Il est soumis à une répression acharnée et systématique mais ne répond pas de ses fautes volontaires devant une cour d’assises bien qu’il soit pourtant communément désigné « assassin de la route ».
Ne vous fourvoyez surtout pas, la délinquance de la route ne bénéficie d’aucun laxisme judiciaire. Bien au contraire, le glaive de la justice, bien affûté, ne tremble pas, et les pouvoirs publics se montrent d’une exceptionnelle efficience.
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Pour preuve, près de 30 millions d’infractions au Code de la route sont relevées chaque année, et pas moins de 13 millions de points sont retirés des permis de conduire. Le délinquant de la route connaît les réalités d’une politique effective de « tolérance zéro ».
Les sanctions tombent, inéluctablement, automatiquement, au point que nombre de délinquants de la route ont le sentiment qu’un délinquant de droit commun est plus favorisé.
Pour cause, le conducteur pris en faute se voit infliger un corpus de mesures dérogatoires aux règles du droit commun érigeant ainsi le droit routier en un droit d’exception (mesures punitives administratives, suspension du permis, peine plancher d’amende, peines obligatoires ou automatiques, perte de points, confiscation de véhicule…), et souvent sans débat préalable et contradictoire.
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