TRIBUNE. « La guerre en Ukraine entraine la réconciliation américano-saoudienne »
Voici sa tribune : « Les impératifs économiques et la realpolitik ont abrégé la quarantaine du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS). Le pestiféré s’est transformé en acteur très courtisé , au point que tous ses adversaires d’hier ont dû faire amende honorable. Le premier a été le président turc Erdogan qui, toute honte bue, a fait clôturer l’instruction de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul et a renvoyé le dossier en Arabie, avant de se rendre en personne dans le royaume. À un an d’une présidentielle à haut risque, ce rival affiché de MBS a préféré assurer le renflouement de ses caisses. Le second est Joe Biden, qui avait promis de traiter le prince en paria et qui se prépare désormais à lui serrer la main à Djeddah, lui donnant du même coup une onction internationale.
Car comment imposer un embargo sur le pétrole russe, après l’invasion de l’Ukraine, sans trouver un fournisseur alternatif qui irrigue l’économie mondiale à des prix raisonnables ? La seule solution passe par l’Arabie et ses voisins du Golfe. D’où ce revirement spectaculaire. Encore faudrait-il convaincre et rassurer MBS. En effet, depuis presque vingt ans les Américains se désengagent du Moyen-Orient, abandonnant leurs ex-protégés à l’hégémonie de l’Iran, lequel a bénéficié de la bienveillance de la Maison-Blanche sous Barak Obama.
Inquiète pour sa sécurité et échaudée par la passivité américaine face aux attaques de missiles balistiques et de drones par l’Iran et ses proxi...