TRIBUNE. Geoffroy Didier, ambassadeur de la région Ile-de-France : « L’Ukraine se battra jusqu’à la victoire »
Ce qui frappe le plus en arrivant en Ukraine, ce n’est pas la guerre, mais la vie. La vie qui reprend, qui se poursuit, envers et contre tout. La vie de ces jeunes couples qui - presque - comme tous les autres, flânent au bord du Dniepr, profitant de la douceur d’une soirée d’été. Sur la jetée, un jeune homme joue de sa bandoura l’un des succès de Tina Karol et Julia Sanina, « Je n’ai pas peur. Je suis libre ». L’intensité de la vie se mesure à sa fragilité.
Cette impression première de sérénité disparait rapidement. À peine arrivés à Kyiv, nous avons, avec la présidente de région Valérie Pécresse , saisi le drame d’un peuple. Tension, sirènes, checkpoints. Chars russes détruits exposés comme des trophées devant le ministère des affaires étrangères. Barrages de sacs de sable à l’entrée de chaque ministère. Immeubles éventrés, pavillons incendiés, bâtiments commerciaux défoncés, le spectacle en sortant de la capitale coupe le souffle. En plus des soldats russes débarqués sauvagement à Kyiv le 24 février par hélicoptères, des troupes au sol venues du Nord sont descendues jusqu’aux abords de la capitale. Stoppées par la résistance ukrainienne, affamées, esseulées, elles se vengèrent de leurs échecs sur le chemin de la déroute. Ce fut Boutcha, Irpin, Borodienka. La bête immonde de la guerre.
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Les crimes de guerre ont achevé de convaincre les Ukrainiens, il n’y a plus d’espace mental pour la négociation ou le cessez-le-feu
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Le lendemain, grâce à l’ambassadeur Etienne de Poncins...