TRIBUNE. « Il faut une réforme de l’islam qui séparera la religion de la politique »

TUR PRESIDENCY / MURAT CETINMUHU / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP

Voici sa tribune : Dans un article récemment publié, Gilles Kepel annonce le déclin de l’islamisme ou de l’islam politique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, alors que de nombreux paramètres politiques, culturels et sociaux montrent au contraire que l’islamisme ne s’est jamais senti aussi bien. Il s’est installé en maître dans tous les pays musulmans et une bonne partie de l’Afrique et de l’Asie est de plus en plus dominée par l’islamisme fondamentaliste. En Occident, il gagne des territoires et des combats politiques, sociaux, et culturels y compris au sein des institutions : le Conseil de l’Europe et l’ONU.

L’école française, qui a forgé le terme islamisme, le définit comme un islam politique et le présente comme un phénomène contemporain désignant les groupes qui étaient dans l’opposition dans leur pays et qui ont utilisé l’islam, souvent dans sa version la plus conservatrice, au milieu du XXe siècle. Leur échec lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir et leur mise à l’écart sont vus comme une preuve du déclin de l’islam politique.

Or, si l’islamisme est un « islam politique », celui-ci signifie l’imbrication de l’islam et de la politique. Autrement dit, un islam parlant politique et une politique s’exerçant au nom de l’islam, revendiquant la charia comme norme d’organisation sociale et faisant de la protection de l’islam son objectif. Des critères qui ne sont pas spécifiques aux groupes qui militent au nom de l’islam pour prendre le pouvoir en usant, pour certains, de ...


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