TRIBUNE. Bruno Tertrais : "A l'Otan, Macron a pris des risques"

Voici la tribune de Bruno Tertrais : "Emmanuel Macron a été critiqué de toutes parts pour avoir jugé que l'Otan était en état de "mort cérébrale" et pour avoir semblé remettre en question le caractère sacré de l'engagement de défense collective de l'Alliance. Pour autant, loin d'arriver au sommet de Londres la tête couverte de cendres, le Président a donné l'impression de faire sienne la ­célèbre phrase du maréchal Foch : "Mon centre cède, ma droite recule, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque!"

Ainsi a-t‑il interprété les réactions défensives des alliés comme validant sa ­démarche, tiré argument de la perte tragique de treize soldats au Mali pour faire valoir que le "partage du fardeau" au sein de l'Alliance atlantique devait tenir compte des sacrifices consentis par la France, et réitéré ses questionnements sur la nature et les missions de l'Otan.

 

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Macron a ouvert un débat légitime sur la ­valeur et la pérennité de nos ­alliances avec les États-Unis de Trump ou la Turquie d'Erdogan

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A-t‑il pour autant réussi, à Londres, à faire bouger les lignes? Oui, et ce ­sommet est plutôt un succès pour lui. Ses déclarations provocatrices d'avant-sommet ont paradoxalement poussé les 29 alliés – Donald Trump compris – à resserrer les rangs, à proclamer leur unité et à réaffirmer leur solidarité. Pour cela, Emmanuel Macron a dû réitérer à la veille de la réunion ses vœux de fidélité à l'article 5 du traité, le "un pour tous, tous pour un" de la défense collecti...


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