TRIBUNE. Brigitte Boucher sur les retraites : « Au-delà des invectives, l’Assemblée a joué son rôle »
Un débat digne et utile au Sénat après un spectacle guignolesque à l’Assemblée nationale ? L’image est un peu trop facile. Bien sûr, pendant les deux semaines d’examen de la réforme des retraites, l’hémicycle du Palais Bourbon a été le théâtre d’invectives, d’insultes, d’artifices de procédure qui ont marqué l’opinion. Mais ne retenir que cela des quelque soixante-dix heures de discussion présidées avec sang-froid par Yaël Braun-Pivet et retransmises sur LCP serait travestir la réalité. Il y a eu la forme, souvent détestable, mais aussi le fond, qui a mis en lumière deux philosophies de la réforme, l’une privilégiant la redistribution, l’autre la compétitivité.
Certes, les députés ne sont pas parvenus à voter l’article 7 mais, d’une certaine manière, ils en ont débattu
Brigitte Boucher
Ainsi tous les amendements déposés après l’article 2 et qui portaient sur le financement de la réforme ont réactivé un clivage gauche/droite qui avait disparu. La droite et les macronistes ont plaidé pour ne pas augmenter les impôts des entreprises ou les cotisations salariales et patronales quand la gauche a souhaité le rétablissement de l’Impôt sur la fortune, la hausse de la CSG pour les plus riches ou l’arrêt de l’allègement de la fiscalité sur les actions gratuites.
Certes les députés ne sont pas parvenus à voter l’article 7 mais, d’une certaine manière, ils en ont débattu. Car le gouvernement, en souhaitant décaler l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, cherche ...