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TRIBUNE. Aquilino Morelle : « De Mitterrand à Macron, les ressorts cachés du fédéralisme à la française »

La tribune : « Lancement de l’euro, création de la citoyenneté européenne, transformation de la CEE en Union européenne: autant de changements profonds. L’essentiel réside pourtant dans le bond vers une Europe fédérale que représenta ce traité. Son instigateur, François Mitterrand, avait toujours été un fédéraliste, même s’il ne le clamait pas. Secondé par le démocrate-chrétien Jacques Delors, une fois élu il se consacra au "grand dessein" qui, seul, comptait à ses yeux: prendre sa revanche sur Charles de Gaulle et son "Europe des nations", en relançant l’engrenage fédéraliste enclenché pour la première fois par Jean Monnet avec la Ceca en 1951. Dès mars1983, il décida d’un "tournant" qui ne fut pas "libéral" ou "de la rigueur", comme il le fit accroire et comme la plupart le croient encore, mais un tournant fédéraliste. Sous le prétexte de faire face à "la contrainte extérieure", il s’agissait pour lui de donner des gages au chancelier Helmut Kohl et de lui faire accepter la nomination de Delors (juillet1984) à la tête de la Commission – il y resta dix ans (1985-1995) - aux fins d’étendre le vote à la majorité qualifiée dans les instances communautaires, avec l’Acte unique européen (février1986), de réaliser le "grand marché unique" et de préparer le passage à l’euro.

​Alors que la création d’une monnaie unique pour un ensemble de nations si diverses aurait dû, selon Pierre Mendès France, constituer "non un commencement, mais un couronnement", Mitterrand et Delors – qui ...


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