TRIBUNE. 144 sénateurs sur la gestion de l'eau : « Le gouvernement n'a pas pris la mesure des sécheresses »
Météo France est formel : la sécheresse hivernale actuelle est historique. En l’an 2050, elle ne sera pourtant qu’un banal épisode. Les pénuries d’eau seront alors bien plus préoccupantes que celles de 2022. Quant à l’été, il deviendra la saison des crises. Qu’aurons-nous fait d’ici là pour adapter notre gestion de l’eau ?
Rien.
Rien si nous continuons à nous inspirer de la méthode qui a tant affaibli notre production d’électricité. Rappelons-la : notre pays était exportateur d’une électricité abondante et bon marché. Aux errements politiques successifs sur le nucléaire s’est ajoutée une série de maintenances techniques sur nos centrales. Il a suffi de l’irruption d’un facteur extérieur - la guerre en Ukraine - pour nous faire basculer dans l’incertitude et le risque de coupures.
Les sécheresses que nous aurons à affronter seront alarmantes
Aujourd’hui l’électricité, demain l’eau ? Ce scénario préfigure en effet celui que nous pourrions connaître dans les prochaines décennies. Oui, nous parlons bien de la France, ce territoire au réseau hydrographique généreux, pourvoyeur d’une eau abondante et bon marché. Mais qui voit ses réseaux d’adduction vieillir. Face à lui, les sécheresses que nous aurons à affronter seront alarmantes. Faute d’anticipation, elles s’avéreront dramatiques. De cela, le Gouvernement n’a pas pris la mesure. Il serait pourtant bien inspiré de se plonger dans le rapport très éclairant publié par la Délégation à la prospective du Sénat.
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