Les trentenaires vont-ils (enfin) devenir adultes ?

“J’ai l’impression d’avoir raté ma vie.” À 31 ans, Renata Leo dort dans la chambre de son enfance, encore tapissée du papier peint licornes posé avant sa naissance.

Au même âge, ses parents étaient mariés, propriétaires, et venaient d’avoir un enfant.

C’est grave ? Oui, assure le quotidien new-yorkais The Wall Street Journal, qui tire la sonnette d’alarme :

“Alors que les trentenaires aux États-Unis retardent de plus en plus les passages obligés de la vie adulte, les économistes redoutent que cet ajournement ne révèle en fait un état permanent d’immaturité sociale.”

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“C’est du provisoire qui s’éternise”, alerte Richard Reeves, président de l’American Institute for Boys and Men, dans le quotidien des affaires.

Les trentenaires auraient-ils définitivement renoncé à devenir des adultes, tel qu’on l’entend traditionnellement : à savoir des actifs, des propriétaires et des parents ?

Wanda Alvira, Richard Solero et sa fille Nicole Solero avec son chien Billy, à Orlando en Floride, le 24 janvier 2023.. PHOTO TODD ANDERSON/THE NEW YORK TIMES
Wanda Alvira, Richard Solero et sa fille Nicole Solero avec son chien Billy, à Orlando en Floride, le 24 janvier 2023.. PHOTO TODD ANDERSON/THE NEW YORK TIMES

“Aujourd’hui, alors
qu’un ensemble de facteurs
économiques et sociaux
freine toute une génération,
ce que les chercheurs
qualifiaient autrefois
de retard commence
à ressembler à un état
permanent d’immaturité
prolongée.”

Le quotidien libéral new-yorkais “The Wall Street Journal”

Le constat chiffré semble sans appel.

Un tiers des jeunes adultes d’aujourd’hui ne se marieront jamais, selon les projections du think tank conservateur américain Institute for Family Studies.

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Ils ne représentaient qu’un cinquième au cours des décennies précédentes.

Et puis, selon le centre de recherches américain Pew Research Center, “la part des adultes âgés de moins de 50 ans n’ayant pas d’enfant et déclarant qu’ils n’en auront probablement jamais a augmenté de 10 points entre 2018 et 2023, passant de 37 % à 47 %”, poursuit le quotidien américain.

Lucille Kantor et son petit-fils, Adam Kantor, qui vivent en colocation à New York, le 22 juillet 2022.. PHOTO CLARK HODGIN/THE NEW YORK TIMES
Lucille Kantor et son petit-fils, Adam Kantor, qui vivent en colocation à New York, le 22 juillet 2022.. PHOTO CLARK HODGIN/THE NEW YORK TIMES

Pourquoi ? D’après le Wall Street Journal, “l’explication la plus classique de cette stagnation préoccupante des trentenaires, c’est qu’ils n’auraient pas les moyens de franchir les étapes de la vie adulte à cause de l’inflation et de la flambée de l’immobilier”.

“Ce qui freine en partie
l’épanouissement
de cette génération,
c’est ce refus d’accepter
la réalité telle qu’elle est.
Et qui ne correspond pas
à leurs attentes.”

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