Trente-quatre personnes tuées par des ex-Séléka en Centrafrique

TRENTE-QUATRE PERSONNES TUÉES PAR DES EX-SÉLÉKA EN CENTRAFRIQUE

BANGUI (Reuters) - Trente-quatre habitants de Mbrès, dans le centre de la République centrafricaine, et de villages environnants ont été tués cette semaine par des ex-rebelles de la Séléka et des membres d'une tribu locale, a-t-on appris samedi auprès des autorités locales. Le mouvement, coalition a dominante musulmane qui a pris le pouvoir en mars 2013 avant de le rendre sous la pression internationale à un gouvernement intérimaire, a promis d'enquêter et de punir les coupables s'ils sont issus de ses rangs. "Des combattants de la Séléka et certains Fulani ont tiré sur les victimes à bout portant, les ont égorgées ou pendues", a déclaré Bienvenue Sarapata, maire de Mbrès, interrogé par Reuters. "Trois jeunes ont été pendus mercredi après-midi. D'autres villageois ont été assassinés dans le centre", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il avait lui-même dû fuir jusqu'à la localité voisine de Kaga-Bandora avec plusieurs centaines de personnes. Sa première adjointe, Christine Ouadjapou, a quant à elle fait état de 34 morts entre le 10 et le 15 août. Les tensions entre communautés restent vives plus d'un an après le coup d'Etat, qui avait été suivi d'exactions commises contre les civils, notamment chrétiens. Cette vague de violences a entraîné l'émergence des "anti-balaka", des milices d'autodéfense majoritairement chrétiennes, qui s'en sont prises en retour aux populations musulmanes. La Séléka a signé le 24 juillet un cessez-le-feu avec les milices chrétiennes après avoir renoncé à sa demande de scission du pays en deux entités sur une base religieuse. La France a dépêché 2.000 soldats en RCA en soutien des 6.000 hommes de la Misca, la force africaine de maintien de la paix. (Crispin Dembassa-Kette, Jean-Philippe Lefief pour le service français)