Tremblement de terre dans les Pyrénées : quel lien avec les séismes du Var et de Touraine ?
Le petit séisme enregistré dans la région de Lourdes, samedi 21 septembre, rappelle qu'en France métropolitaine, la terre tremble aussi parfois. Sciences et Avenir a interrogé à son propos le sismologue Matthieu Sylvander du Réseau de Surveillance Sismique des Pyrénées.
Samedi 21 septembre, un petit séisme est survenu dans les Hautes-Pyrénées. Il a été enregistré par la station sismologique de Lourdes, à 17h01. L'événement a été perçu "comme un léger tremblement dans plusieurs localités proches de l'épicentre", rapporte La Semaine des Pyrénées, qui reproduit notamment ce témoignage : "Mon fils a entendu les verres s’entrechoquer, moi, rien, je n’ai rien entendu ni ressenti". Un non-événement ? Comme il survient moins de dix jours après celui du Var et a été suivi par un autre en Touraine, le 24 septembre, Sciences et Avenir a voulu en savoir davantage en interrogeant Matthieu Sylvander du Réseau de Surveillance Sismique des Pyrénées (IRAP/Observatoire Midi-Pyrénées/Université Paul Sabatier).
Sciences et Avenir : Ce séisme intervient dans une zone à risque moyen. Est-il donc "normal" qu'il se soit produit ?
Matthieu Sylvander : C'est d'autant plus "normal" que ce séisme n'a rien d'exceptionnel. Selon les organismes, sa magnitude n'atteint même pas la valeur de 3. Des comme ça, il s'en produit plusieurs fois par an dans la région allant de la Bigorre au Béarn, qui est la plus active des Pyrénées, voire de France métropolitaine. A titre de comparaison, le séisme du 21 mai dernier, à moins de 10 kilomètres de là, a été mesuré à magnitude 4, ce qui correspond à une énergie libérée 30 fois supérieure.
"Des failles tectoniques sans la moindre connexion les unes avec les autres"
Le séisme d'Indre-et-Loire (24 sept.) peut-il être une réplique de celui de Lourdes (21 sept.), et ce dernier peut-il être considéré comme une réplique de celui du Var (14 sept.) ?
Pour qu'un séisme puisse être catalogué comme la réplique d'un autre, il faut qu'ils soient situés sur le même système de failles, à proximité suffisante pour que les contraintes insuffisamment libérées lors du choc principal (le premier séisme, généralement beaucoup plus fort que ses répliques) puissent être rendues responsables de la réplique. Une réplique est donc un séisme secondaire[...]