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Treize morts dans la plus meurtrière avalanche sur l'Everest

KATMANDOU (Reuters) - Les sauveteurs népalais ont extrait samedi le cadavre d'un guide sous l'avalanche de glace qui a balayé les pentes du versant népalais de l'Everest: avec treize morts au moins, c'est l'accident le plus meurtrier jamais survenu sur le toit du monde. L'avalanche s'est produite vendredi dans le secteur de la cascade de glace du glacier du Khumbu, un passage de la voie normale particulièrement périlleux, entre le camp de base et le camp I, à une altitude de 5.500 mètres environ. Une rupture de pente sous la langue de glace rend à cet endroit le glacier particulièrement instable, avec des crevasses et des séracs, ou blocs de glace, menaçant à tout moment de s'effondrer. "Nous étions encordés et nous transportions du gaz vers un camp lorsque nous avons soudain entendu le bruit d'un craquement. Nous savions que c'était une avalanche, mais nous n'avons rien pu faire", a témoigné Ang Kami Sherpa, 25 ans, l'un des rescapés transportés par hélicoptère jusqu'à Katmandou. Toutes les victimes sont des sherpas népalais qui accompagnent les expéditions vers le point culminant de la planète, à 8.848 mètres d'altitude. Trois d'entre eux sont toujours portés disparus. Une centaine d'alpinistes et de guides se trouvaient dans les camps supérieurs établis sur la face lorsque l'avalanche s'est détachée. Une nouvelle voie devra être tracée pour permettre leur retour. "Ce passage a toujours été le plus dangereux sur la voie d'ascension, parce que la glace bouge constamment. Il y a tant de crevasses et de séracs qu'il faut utiliser des échelles et des cordes pour traverser ce terrain très technique", témoigne Adrian Ballinger, un Californien travaillant pour Alpenglow Expeditions. Au total, quelque 250 himalayistes sont morts sur les pentes de l'Everest, gravi pour la première fois en 1953 par Edmund Hillary et Tenzing Norgay. Cette année, le gouvernement népalais a délivré des autorisations d'ascension pour 334 étrangers. (Gopal Sharma avec Emmett Berg à San Francisco; Henri-Pierre André pour le service français)