Treize ans après, le fantôme des attentats de Madrid

Sur les Ramblas, à Barcelone, jeudi peu après l’attaque.

Le 11 mars 2004, 191 personnes perdaient la vie dans quatre attaques simultanées qui faisaient 2 000 blessées. Un traumatisme toujours à vif.

Tous les Espagnols ont en tête ce code : 11M. Le 11 mars 2004, dix bombes explosent à quelques minutes d’intervalle, tôt le matin, dans des trains de banlieue, à la gare d’Atocha en plein cœur de Madrid ou à proximité. Le bilan est de 191 morts et près de 1 900 blessés : des banlieusards qui se rendaient au travail. Dix-sept nationalités sont représentées parmi les décès. Trois autres objets explosifs (des sacs à dos remplis de dynamite) avaient pu être désamorcés. Tout juste deux ans et demi après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l’Europe réalisait qu’elle n’était pas immunisée contre la terreur. La capitale espagnole subissait l’action terroriste la plus meurtrière commise sur le continent depuis 1988, quand un avion de ligne avait explosé au-dessus du village de Lockerbie, en Ecosse. Les 270 personnes à bord avaient péri.

Vingt-neuf accusés. Quatre semaines après l’attentat multiple, sept membres présumés du commando poseur de bombes étaient assiégés dans un immeuble de Leganés, en périphérie de Madrid. Tous étaient morts en faisant exploser l’appartement au moment où la police donnait l’assaut. L’enquête permettra l’arrestation de dizaines de suspects, liés à la mouvance jihadiste, accusés d’aide logistique, ou encore complices dans la vente d’explosifs.

En octobre 2007, vingt-neuf accusés comparaîtront devant l’Audience nationale, compétente pour les affaires de terrorisme. Vingt seront condamnés, dont l’un à 42 924 années de réclusion, puisqu’en droit espagnol les condamnations s’additionnent, même si la peine maximale est fixée à 40 ans. Malgré une revendication sur cassette vidéo au nom d’Al-Qaeda en Europe, aucun lien ne pourra être fait lors du procès avec une structure organisée supranationale.

Le 11M a durablement marqué l’Espagne. Il a d’abord précipité la chute du gouvernement conservateur de José (...)

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