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Travis King, soldat américain passé illégalement en Corée du Nord, a été expulsé vers les États-Unis

La Corée du Nord a décidé d’expulser le soldat américain Travis King, qui avait été arrêté après avoir franchi la frontière du Sud en juillet.
ANTHONY WALLACE / AFP La Corée du Nord a décidé d’expulser le soldat américain Travis King, qui avait été arrêté après avoir franchi la frontière du Sud en juillet.

INTERNATIONAL - On était sans nouvelles de lui depuis plus de deux mois. Travis King, un militaire américain entré illégalement en juillet en Corée du Nord en provenance du voisin du Sud, est désormais « aux mains » des États-Unis, a annoncé ce mercredi 27 septembre un haut responsable américain.

« J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Je peux confirmer que le soldat Travis King est aux mains des États-Unis », a précisé ce dernier à des journalistes, sous couvert d’anonymat. Cette déclaration est intervenue quelques heures après que l’agence d’État nord-coréenne KCNA a indiqué que Pyongyang s’apprêtait à expulser le soldat.

Le soldat sortait de deux mois de prison en Corée du Sud

Âgé de 23 ans, Travis King devait au départ rentrer aux États-Unis pour faire face à des sanctions disciplinaires, mais il a traversé la frontière avec le Nord le 18 juillet en se mêlant à un groupe de touristes qui visitaient la zone démilitarisée séparant les deux Corées.

Des soldats de l’armée américaine se tenant dans la « zone de sécurité commune » de la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 15 avril 2023.
picture alliance / dpa/picture alliance via Getty I Des soldats de l’armée américaine se tenant dans la « zone de sécurité commune » de la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 15 avril 2023.

Soldat de deuxième classe, il venait de purger deux mois prison en Corée du Sud après une rixe dans un bar et une altercation avec la police. En franchissant la frontière entre les deux Corées, Travis King cherchait à échapper « aux mauvais traitements et à la discrimination raciale dans l’armée américaine », avait affirmé KCNA en août, confirmant que le soldat était détenu par Pyongyang.

Des responsables américains s’étaient alors publiquement inquiétés du traitement dont Travis King pouvait faire l’objet en Corée du Nord. D’autres encore s’interrogeaient sur la manière dont il avait pu faire faux bond aux autorités à l’aéroport de Séoul. Avait suivi une intense activité diplomatique, les États-Unis assurant néanmoins pendant des mois n’avoir aucune information à son sujet.

L’incident présentait le risque d’envenimer encore davantage les relations entre Washington et Pyongyang, d’autant que la Corée du Nord a, à de nombreuses reprises, détenu des Américains et les a utilisés comme monnaie d’échange. Après la décision d’expulsion ce mercredi, le New-York Times souligne qu’« il est inhabituel pour la Corée du Nord d’expulser un soldat américain qui a exprimé le souhait de demander l’asile ».

En l’occurrence, c’est grâce à l’intervention de plusieurs intermédiaires que l’opération a pu aller à son terme. « Nous remercions le gouvernement suédois pour son rôle diplomatique (...) et le gouvernement chinois pour l’aide qu’il a apporté en facilitant le transit du soldat King », a précisé le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Jake Sullivan dans un communiqué. Un haut responsable américain a précisé dans le même temps que le soldat avait quitté l’espace aérien chinois et se trouvait en route vers une base militaire américaine.

Les deux Corées sont techniquement toujours en guerre depuis 1953, car c’est un armistice et non un traité de paix qui a mis fin au conflit armé. Des fortifications pullulent à la frontière, mais seul un muret de béton sépare les deux pays au niveau de la zone de sécurité commune (JSA), qui reste moins difficile à traverser malgré la présence de soldats.

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