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Travaux sur un site nord-coréen qui devait être démantelé, selon Séoul

WASHINGTON (Reuters) - Les services de renseignement sud-coréens ont recueilli des indices montrant que la Corée du Nord rénove une partie d'un site de lancement de missiles qu'elle avait entrepris de démanteler ainsi qu'elle l'avait promis lors du sommet de Singapour avec Donald Trump le 12 juin dernier, rapporte mardi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Des députés sud-coréens, tenus informés par les services de renseignement, ont déclaré que des travaux étaient en cours sur le site de lancement de Tongchang-ri, où le toit d'un bâtiment et une porte sont en réfection.

La dépêche de Yonhap ne précise pas quand ces travaux ont été constatés par les services de renseignement du Sud. La publication de cette nouvelle intervient cependant quelques jours après la conclusion sans accord du deuxième sommet entre Donald Trump et le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un, qui s'est tenu à Hanoï au Vietnam.

Ce sommet s'est terminé sur le constat de divergences sur le degré auquel le Nord veut bien réduire son programme nucléaire et sur la question de la levée des sanctions des Nations unies visant Pyongyang.

Trump avait dit lors d'une conférence de presse après le sommet de Singapour que Kim Jong-Un avait promis de démanteler très rapidement un important site d'essais de moteurs de missiles. Il n'avait pas identifié le site en question, mais un responsable américain avait indiqué par la suite à Reuters qu'il s'agissait du pas de tir de Sohae, situé à Tongchang-ri.

YONGYON PLUS OPÉRATIONNEL

Kim Jong-Un a également promis, lors d'un sommet en septembre avec le président sud-coréen Moon Jae-in, de fermer le site de Sohae et d'autoriser des experts internationaux à venir assister au démantèlement de ces installations.

Des indices montrant que le Nord avait commencé à honorer sa promesse avaient été recueillis en juillet, des images satellites laissant penser que des travaux de démolition avaient débuté à Sohae sur un bâtiment servant à assembler des lanceurs ainsi que sur un site d'essais de moteurs.

Toutefois, d'autres images satellites ont donné à penser par la suite que le Nord avait suspendu ses travaux de démantèlement au cours de la première quinzaine d'août.

Les députés que cite Yonhap disent également que le réacteur de cinq mégawatts du site nucléaire de Yongbyon, qui produit du plutonium de qualité militaire, n'est plus opérationnel depuis la fin de l'année dernière, ce qui corrobore les informations de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique).

Il n'existe aucun indice laissant penser que des activités de retraitement de plutonium seraient en cours sur ce site, ajoute Yonhap. Selon l'agence, en outre, les tunnels du site atomique de Punggye-ri sont demeurés fermés depuis leur destruction, largement médiatisée, en mai dernier.

(David Brunnstrom et Lisa Lambert; Eric Faye pour le service français)